Vient de paraître : « Elégies » de Rosine Biala

Vendredi 5 Février 2021 - 13:16

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Publié aux éditions Le Lys Bleu à Paris, ce recueil de poésie inaugure la plume de son auteure. A l’image d’un nouveau-né, cette poésie exprime les larmes d’une mère congolaise qui s’inquiète sur le devenir de l’Enfant africain, en disant stop à tous les chantiers de la mort.

L’avènement des femmes dans l’écriture au Congo-Brazzaville est un signe probant de l’évolution de la question du genre dans une société traditionnellement marquée par la phallocratie.

Aujourd’hui, grâce à Marie-Léontine Tsibinda et Amélia Néné, pour ne citer que ces deux pionnières de la littérature congolaise au féminin, auxquelles s’ajoute Calissa Ikama, la benjamine des écrivains congolais – d’heureuse mémoire – qui a publié son premier livre à l’âge de 14 ans, la poétesse Rosine Biala fait désormais partie de cette liste qui ne fait que s’allonger.

Son recueil de poèmes Élégies est une prise de position courageuse et pleinement responsable d’une âme empathique et sensible aux angoisses et misères de ses contemporains, en l’occurrence celles de ses compatriotes.

Face à un climat socio-moral lugubre qui va croissant en Afrique, en général, l’élévation d’une voix féminine n’est-elle pas la bienvenue pour dire halte à la médiocrité, à l’insouciance et aux antivaleurs, d’autant que les femmes sont parmi les premières victimes innocentes et vulnérables qui payent un lourd tribut, lors des conflits politiques, crises armées… causés souvent par la gent masculine ?

Selon la boutade : « Ce que femme veut, Dieu le veut », la parole d’une femme, pour le cas de figure, se révèle comme un élixir dialectique chargée de révolte contre les vilenies, d’exaltation des causes louables, et d’optimisme. En effet, comme le répète Claude Emmanuel Eta-Onka, un autre écrivain congolais : « Tant qu’il y a la vie, l’espoir est permis. » (Cf. Les Tandaliennes) La vie avec un cœur aimant et espérant dans la conscience des devoirs qui incombent à chacun, tels sont les remèdes que propose cette nouvelle voix poétique qui s’inscrit sur les traces lyriques et élégiaques des poètes Jean-Baptiste Tati-Loutard ou Antoine Letembet-Ambily.

Ce livre qui invite agréablement au changement de mentalité, en encourageant le bien universel, mérite d’être lu et relu, afin que l’Afrique intériorise les causes de ses lamentations incessantes.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Photo: Couverture de l'ouvrage

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