Violences faites aux femmes : les Congolais invités à intensifier les actions de prévention

Mardi 25 Novembre 2014 - 17:43

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Dans sa déclaration rendue publique à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le gouvernement a demandé aux acteurs de conjuguer leurs efforts afin d’intensifier les actions de prévention, en mettant un accent particulier sur les jeunes

En effet, la journée est célébrée cette année, au niveau international sous le thème : « Prévenir les violences à l’égard des femmes : un défi pour tous ». Au Congo, elle est placée sous le thème : « Jeunes du Congo, engageons-nous pour une jeunesse sans violence et respectueuse de la dignité de la femme ». Selon la ministre de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, les résultats de l’étude sur les violences faites auprès des étudiants des établissements d’enseignement supérieur de Brazzaville en 2010, révèlent que le harcèlement sexuel est la principale forme de violences, avec un pourcentage de 61%. Il est suivi des rapports sexuels forcés 36% et du viol 3%.

« Chaque jour qui passe, dans le monde en général et dans notre pays en particulier, une fille ou une femme au moins est victime d’une battue, d’un viol, ou d’une quelconque violence physique, morale ou psychologique, bafouant ainsi sa dignité, ce en dépit des efforts entrepris par les Etats et les gouvernements pour éradiquer le phénomène de violences. Au Congo, les premières victimes de violences sexuelles déclarées auprès des unités de lutte contre les violences sexuelles sont les plus jeunes dont la tranche d’âge varie entre 12 et 15 ans », a indiqué Catherine Embondza Lipiti.

Il a également souligné que la célébration de cette journée est une occasion pour les gouvernements, les organisations nationales et internationales d’éveiller les consciences sur le phénomène des violences faites aux femmes. Car, elle marque le début des seize jours d’activisme contre la violence faite aux femmes, jusqu’au 10 décembre, date de la commémoration de la Journée internationale des droits de l’homme.

Selon la ministre de la Promotion de la femme, le 25 novembre de cette année est aussi le moment de faire le bilan des actions menées pendant les deux années de mise en œuvre de la campagne « Tolérance zéro maintenant contre les violences sexuelles basées sur le genre et l’impunité des auteurs ». C’est également, a-t-elle indiqué, le lieu de faire le point sur la mise en œuvre des recommandations de la Déclaration des chefs d’Etats et de gouvernement de la Conférence internationale sur la Région des grands Lacs, signée à Kampala, en Ouganda le 16 décembre 2011.

Quelques actions en perspectives

C’est ainsi que Catherine Embondza Lipiti a annoncé l’organisation d’un atelier d’évaluation à Brazzaville pendant les seize jours d’activisme. Sont également attendues : la finalisation du Plan national de lutte contre les violences sexospécifiques et l’intensification des campagnes de sensibilisation sur les violences et pour le changement de comportement dans tous les départements du pays. Le ministère entend aussi créer auprès des juridictions, des services spéciaux de prise en charge psychologique pour encourager les victimes des violences à dénoncer leurs auteurs. Ceci  dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité des Nations unies. Les autres actions consistent en la dotation des structures hospitalières et unités de prise en charge médico-psychologique des victimes des violences fondées sur le genre/violences sexuelles en matériel adéquat ; la vulgarisation à grande échelle des textes juridiques nationaux et internationaux protégeant la femme et la fille ainsi que le renforcement des textes juridiques visant la protection de la femme et la répression des auteurs de viols.

Rappelons que la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes a été instituée en décembre 1999, par les Nations unies, en mémoire de Patricia, Minerva et Maria Theresa Mirabal, militantes dominicaines assassinées en 1960 par le pouvoir de l’époque alors qu’elles militaient pour les droits des femmes.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Catherine Embondza Lipiti rendant publique la déclaration du gouvernement ; crédit photo Adiac