Webtoon : les premiers auteurs de ‘‘Moabi’’ présentés au publicSamedi 4 Décembre 2021 - 13:45 Dans le cadre de la 6e édition du Festival Bilili BD organisée du 30 novembre au 4 décembre à l’Institut français du Congo, la maison d'édition Dupuis, représentée par Vladimir Lentzy, éditeur et directeur de média-diffusion de livres et de bandes dessinées, a animé une conférence de presse au cours de laquelle a été présenté un échantillon des quinze premiers talents recrutés au Congo et dans la sous-région pour le lancement de la Webtoon ‘‘Moabi’’. Les pionniers de "Moabi" sont originaires d’Afrique et viennent de quatre pays. Il s’agit, entre autres, de Rhys Massengo, Kevin Ekon Boman et Hance Iloki du Congo-Brazzaville ; Anani Accoh du Togo ; Berthet One et Christian Mbeva de la République démocratique du Congo ; Paul Monthé, Hugues Bertrand Biboum, Christophe Ngalle Edimo, Ebale Gunther Moss, Félix Fokoua, Landry Chedjou, Simon Mbumbo, et enfin la seule femme du lot, Pam Chan du Cameroun. "Moabi", le tout nouveau magazine de la Webtoon Factory lancé simultanément le 30 novembre, à Paris et Brazzaville, proposera chaque mois des récits qui se passent en Afrique, tous réalisés par des auteurs du continent pour des Africains et le monde entier. A travers cette collaboration, la maison d’édition offre donc aux jeunes scénaristes et dessinateurs africains, recrutés au fil des années, la possibilité d’avoir une visibilité et une plateforme de diffusion internationale qui parle d’histoires authentiques avec des sujets comme la dot, la sapologie, la débrouillardise, la science-fiction noire et bien d’autres réalités du continent. Des histoires riches de cultures et d’identités africaines abordées avec beaucoup de beauté, d’humour et de leçons de vie. Pour Vladimir Lentzy, le parcours et l’expérience des premiers auteurs de "Moabi" devraient emmener plus de jeunes africains, passionnés de bande dessinée, à oser et à ne jamais baisser les bras. « J’ai revu durant le festival, deux jeunes à qui j’avais dit non, en 2019, à cause de ce qu’ils proposaient et qui pour moi, s’apparentait à du Manga et non à leur identité d’Africain. Et je puis vous dire que nous allons travailler ensemble pour les prochaines publications de "Moabi" en 2023. Ce, parce qu’ils ont compris ce qui leur était reproché, ils ont évolué et intégré la vision du magazine. Et ça, c’est formidable ! », s’est-t-il réjoui. Aujourd’hui, si le métier semble intéressé de plus en plus de jeunes Africains qui pendant longtemps banalisaient leurs talents, faute de pouvoir en vivre réellement, le Camerounais Paul Monthé et le Congolais Kevin Ekon Boman ont souligné dans leurs interventions que la BD est un métier comme tout autre grâce auquel on peut projeter son avenir. « Aujourd’hui, j’en parle parce que depuis trois mois, je vis entièrement de la BD et j’aimerais que de jeunes Congolais comme moi puissent en avoir pleinement connaissance. Ce en dépit des difficultés qui entourent la pratique du métier sur le continent », a fait savoir Kevin Ekon. Après un lancement plutôt satisfaisant, la maison d’édition Dupuis compte étendre ses recrutements d’auteurs dans d’autres pays africains et se lance le défi de proposer à l’avenir des œuvres qui abordent la mémoire collective des griots parce qu’instinctivement, de nombreux sont abreuvés de comics, mangas et autres. « Ils ne sont pas forcément poussés à aller rencontrer des vieilles personnes qui vont raconter l’histoire. Ma prochaine mission serait de trouver des jeunes, les sensibiliser, puis trouver des griots, les mettre en relation et voir comment est-ce qu’on peut faire pour préserver la mémoire africaine, ce patrimoine qui risque de disparaître autrement », a déclaré Vladimir. Merveille Atipo Légendes et crédits photo :Vladimir Lentzy entouré de Paul Monthé, à gauche, et de Kevin Ekon Boman et Hance Iloki, à droite/Adiac Notification:Non |