Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale : des programmes peinent à se réaliser

Samedi 3 Décembre 2022 - 14:05

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Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, qui a présidé le 2 décembre à Brazzaville la troisième réunion du Comité de pilotage du partenariat avec l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (Cafi), a déploré le fait que près de quatre ans après la signature de la lettre d’intention, aucun des programmes n’a connu un début de mise en œuvre effective des activités.

La première session de 2022 a permis aux parties prenantes de faire l’état des lieux de la programmation et d’émettre des nouvelles recommandations portant sur les actions favorisant la mise en œuvre effective des programmes.

Les participants se sont, entre autres, prononcés sur l’appui aux entreprises privées engagées dans une démarche Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et zéro-déforestation avec la mobilisation des financements privés internationaux au bénéfice des pays partenaires de Cafi. Ils ont aussi évoqué le développement et l’accès à des mécanismes de financement innovants de type Paiements pour services environnementaux (PSE), contribuant à la mise en œuvre des plans d’aménagement locaux qui répondent aux objectifs de la lettre d’intention pour une agriculture zéro-déforestation et la gestion durable des écosystèmes forestiers.

« Le Premier ministre a demandé à nos partenaires une revue du montage institutionnel de la mise en œuvre des programmes et des projets, parce que nous avons remarqué que le processus ou le montage institutionnel qui a été retenu est tellement complexe. Depuis 2019, date de la signature de la lettre d’intention jusqu’à ce jour, nous continuons à mettre en œuvre les processus qui vont nous permettre donc la réalisation des projets et programmes sur le terrain », a expliqué la ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo.

L’ambassadeur de l’Allemagne au Congo, Wolfgang Klapper, dont le pays assure la présidence du Conseil d’administration du Cafi, a fait, à cette occasion, le bilan à la tête de cette organisation en trois ans. Selon lui, cette rencontre annuelle est un moment de collaboration et une réflexion stratégique sur les éléments clés du partenariat et d’identification des choix à faire pour la concrétisation de l’initiative. « C’est ici l’occasion de saluer l’engagement remarquable du Congo dans la prise des initiatives en faveur de la protection de la planète, mais aussi dans l’élaboration des textes de lois et règlements comme la signature ou la ratification des conventions et traités nationaux et internationaux visant la protection de l’écosystème environnemental et la lutte contre le dérèglement climatique », s’est-il félicité.

Le chef du gouvernement, quant à lui, espère que cette rencontre redonnera un nouvel élan, afin que la mise en œuvre des programmes et projets soit assurée par les structures publiques, avec l’appui et l’accompagnement des agences de développement. « L’Afrique centrale abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde qui, jusqu’ici épargnée, subit aujourd’hui des pressions anthropiques croissantes. La République du Congo, avec une superficie de 23 517 000 d’hectares de forêt, est un pays à forte couverture forestière, avec un faible taux de déforestation et de dégradation des forêts, considéré comme l’un des plus bas d’Afrique centrale », a rappelé Anatole Collinet Makosso.

Créé en 2015 en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le Cafi est un partenariat qui rassemble une coalition de bailleurs (France, Allemagne, Norvège et Royaume uni), des organismes de mise en œuvre (Programme des Nations unies pour le développement, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la Banque mondiale) et six pays du Bassin du Congo dont la République démocratique du Congo, le Cameroun et le Congo. L’initiative vise, en effet, à aider les gouvernements de la sous-région à mettre en œuvre des réformes ; renforcer les investissements pour relever les défis tels que la pauvreté et les changements climatiques en Afrique centrale.

Le partenariat entre Cafi et la République du Congo est né de la signature, le 3 septembre 2019, à Paris, en France, de la lettre d’intention par les présidents congolais, Denis Sassou N’Guesso, et français, Emmanuel Macron.

 

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1- Gouvernement et partenaires pendant le comité de pilotage / Primature 2- La photo de famille/Primature

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