Lire ou relire : Benoît Moundélé-Ngollo, un auteur qui mérite un hommage anthume

Né le 22 septembre 1943 à Ntsambitso, Oyo, en République du Congo, Benoît Moundélé-Ngollo a marqué sa patrie dans plusieurs domaines. Général de division à l’Armée, basketteur et karatéka chevronné, ministre des Travaux publics, maire et préfet de Brazzaville, chef coutumier et ancien député d’Ongogni, Benoît Moundélé-Ngollo  est surtout un écrivain qui a suscité de grands débats publics pour son style original et les thématiques de sa plume.  

En parcourant l’ensemble de son œuvre, les lecteurs perçoivent sans peine la constance de l’écrivain dans sa manière atypique d’aborder les réalités sociales et historiques de son temps. L’homme est soucieux de transmettre un message éducatif à ses contemporains et surtout à la postérité afin que les erreurs décriées en son temps cessent d’être répétées dans tous les coins de l’univers, car il s’adresse à toute l’humanité sans distinction.

La plupart de ses écrits sont centrés et présentent une syntaxe qui se démarque de l’usage courant, nantie d’un langage clair et châtié qui témoigne de la dérision et d’une visée éthique. Pour l’auteur lui-même, il s’agit du « snoprac », c’est-à-dire un style qui n’obéit pas aux règles académiques classiques. L’atypisme et l’anticonformisme de Benoît Moundélé-Ngollo laissent transparaître un auteur innovant et engagé.

L’engagement littéraire de l’écrivain Benoît Moundélé-Ngollo s’exprime à travers les sujets d’actualité mondiale abordés dans ces différents ouvrages. Il s’agit, entre autres, des thèmes de la paix mondiale, la non-violence, la justice, le respect de la vie et de la dignité humaine, le développement, la démocratie, les droits de l’homme, l’immigration, l’amitié entre les peuples, l’écologie et diverses autres questions éthiques.

Les titres de ses œuvres montrent visiblement un auteur désireux d’interpeller la conscience des peuples et dirigeants de la terre sur les grands maux de l’histoire contemporaine en utilisant dans chaque contexte le mot juste et la tournure la plus égayante :  "Piments sucrés sous les tropiques", 2000 ; "Sauces piquantes servies chaudes", 2002 ; "Du coq à l'âne", 2005 ; "À bâtons rompus"; 2008 ; "Lettres ouvertes ou mea maxima culpa", 2009 ; "À lire si vous avez un peu de temps", 2012 ; "Fantasmons ensemble un instant dans un snoprac", 2013 ; "Je plaide non coupable", 2014 ; "Blague à part: toute vérité est bonne à dire 2015 ; Cocktail molotov bourré de vérités détonantes: Qui explosent dans un snoprac 2015 ; Ce n'est ni sorcier ni séditieux ni provocateur, je le jure 2016 ; Micmacs et tripatouillages politiques" en démocratie 2017 ; "Les vautours ou charognards de la République populaire de Lokuta capitale Mbongwana: des néologismes qui peuvent enrichir la langue française", 2017 ; "Ce n'est pas ça mon combat à moi", 2018 ; "Incroyable mais vrai: à prendre ou à laisser", 2018 ; "Adieu mes lecteurs: le mwana ntsouka de mes livres", 2019 ; "Révélations confidentielles", 2022 ; "La chienlit dans la République de Lokuta capitale Mbongo Wana", 2023 ;" Le port de la croix", 2023 ; "Réflexion sur la vie et la mort, un texte ou un propos philosophique", 2024 ; "SOS la démocratie en danger", 2024 ; "La planète inconnue", 2025.

L’autre particularité de l’écrivain est son côté patriotique ; il a publié tous ses livres auprès des éditeurs congolais pour valoriser les siens, livres ayant bénéficié de la préface des écrivains ou universitaires de renom comme Jean-Baptiste Tati Loutard, Sony Labou Tansi, Dominique Ngoïe-Ngalla, Léopold Pindy Mamonsono, Théophile Obenga, Maxime Ndebeka, Mukala Kadima-Nzuji, Ramsès Bongolo, Pierre Ntsemou, Patient Bokiba…

Pour la plupart de ses compatriotes qui découvrent et redécouvrent ses écrits, Benoît Moundélé-Ngollo mérite à juste titre un hommage anthume. A 82 ans, il continue d’écrire pour édifier, détendre et éveiller la conscience des citoyens de son pays et du monde.