Littérature : Willy Gom présente et dédicace "Mains invisibles"

Samedi 25 Octobre 2025 - 10:11

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Publié aux éditions Le Lys Bleu à Paris, en France, le nouvel ouvrage de Willy Gom, "Mains invisibles", compte 137 pages. A la fois contemporain et post-contemporain, à forte portée socioéconomique et politique, il s’impose comme une plongée saisissante dans les rouages occultes du pouvoir. Sa présentation et sa dédicace ont eu lieu récemment à l’Institut français du Congo de Brazzaville.

Écrivain fécond et plurigénérique, romancier, essayiste, dramaturge, nouvelliste, Willy Gom est auteur de quinze œuvres littéraires déjà parues et d’un recueil de poèmes en attente de publication. Il inscrit "Mains invisibles" dans un contexte marqué par les dérives systémiques du continent. La fiction se déroule au IVe millénaire de l’ère actuelle, dans une vision futuriste située aux premières années de l’an 3000. L’intrigue s’étend géographiquement à Yaoundé, Bangui et Libreville, des villes devenues les théâtres d’enquêtes fines et stratégiques.

Présentant cet ouvrage, Dr Winner Franck Palmers, écrivain et critique littéraire, a fait savoir qu’à la page 18, l’auteur évoque le mois d’août 3005, soit dans 980 ans, ancrant son récit dans une temporalité audacieuse et vertigineuse. David Gomez Dimixson, dans son roman policier "Trésors livrés des secrets d’Orient", publié à Casablanca aux éditions Alliance Koongo en 2023, évoque quant à lui l’année 3007. Situé en l’an 3005, "Mains invisibles" déploie un cadre spatio-temporel post-contemporain, profondément marqué par les crises et tensions sociales héritées de l’époque actuelle. Ce décor, à la fois réaliste et métaphorique, s’ancre dans une Afrique centrale futuriste du Cameroun à Bangui, en passant par Libreville et immerge dans des lieux symboliques du pouvoir : bureaux, institutions, rues. Il sert de toile à une méditation sur la justice, la dignité humaine et la mémoire collective, dit-elle.

Pour la présentatrice de cette œuvre, le roman de Willy Gom ne se contente pas de narrer une histoire : il explore, interroge, dérange. Il s’inscrit dans une réflexion lucide sur les mécanismes du pouvoir, les hold ups organisés, les enquêtes étouffées ou « enfoncées dans une sorte de bourbier », à la suite d’un scandale bancaire où trente-et-un millions d’euros sont extirpés des caisses de la banque de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) au Cameroun, par des personnes anonymes. Une réunion se tient. Le président de la commission de la Cémac manque de professionnalisme, les ministres des Finances des États de la sous-région ne parviennent pas à percer l’énigme. Un an plus tard, les instances sous régionales sollicitent la cellule espionnage et contre-espionnage, qui mandate l’agent spécial Willianne Ndona pour mener l’enquête. « Personnage principal surnommé “La lionne”, Willianne Ndona apparaît également dans un autre roman de l’auteur, "Qui a tué Thomas Sankara ?" Ce prénom, Willianne, résonne avec celui de l’auteur et de certains de ses enfants, conférant à la fiction une dimension intime et personnelle », a confié la présentatrice de l’œuvre, Dr Winner Franck Palmers.

Un ouvrage qui entraîne les lecteurs dans les engrenages d’un système opaque

À travers une narration entrecroisée, Willy Gom entraîne les lecteurs dans les trajectoires de personnages pris dans les engrenages d’un système opaque, où les décisions politiques et économiques façonnent des vies sans visage. Dans une région du monde où les manipulations et les silences coupables règnent avec acuité, gravitent les « mains invisibles », anonymes mais décisives : les gouverneurs de la BCA; Karl Ngunz, président de la Commission de la Cémac, et Doublure Nzoko Siessie (P. 121). Face à eux, les victimes du système : trois présumés coupables, injustement incarcérés et réduits au rôle de boucs émissaires ; des agents de banque brutalement licenciés ; un peuple confronté à l’absurde. Même ceux qui détiennent des comptes dans cette banque ne sont pas épargnés : ils perdent, eux aussi, silencieusement, mais sûrement.

Dans ce roman, Willy Gom utilise une écriture fluide et descriptive, qui entretient le suspense tout en portant un engagement militant. Certains éléments sont métaphoriques. La tonalité est à la fois légère et grave. "Mains invisibles" est une immersion dans les coulisses du pouvoir et de la sphère bancaire. « "Mains invisibles'' est donc un roman qui interroge notre rapport à l’action, à la responsabilité, à l’oubli. Pourtant l’œuvre de Willy Gom est profondément humaine. Ce texte, qui interpelle davantage qu’il ne séduit, témoigne de la persistance d’une voix engagée dans le polar africain », a indiqué Dr Winner Franck Palmers.

Lors de la présentation de cet ouvrage, une déclamation a été faite par Mme Kibangou, suivie de la critique du Pr Mukala Kadima Zuji, et d’une intervention du directeur général du Livre et de la Lecture, le Pr Bellarmin Étienne Iloki, représentant la ministre empêchée, sous la modération de Pierre Ntsemou. Notons que Willy Gom, de son vrai nom Willy Ngoma, né le 24 juin 1951 à Mindouli, dans le département du Pool, au Congo, est professeur de philosophie à la retraite. Il a été plusieurs fois conseiller dans les départements ministériels. Il est romancier, essayiste, nouvelliste, auteur de plusieurs publications.

Bruno Zéphirin Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- Intervention du Pr Bellarmin Étienne Iloki/ Adiac 2- L'écrivain Willy Gom dédicaçant son livre/ Adiac

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