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Mercredi 16 Décembre 2020 - 19:26

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Pour ne pas s’aliéner l’expérience de ses cadres les plus anciens, le Parti congolais du travail-PCT- avait, lors de son congrès de 2011, créé un comité des membres d’honneur. Sa mission est peut-être de veiller à ce que ne s’estompe pas l’engagement exprimé à travers la devise du parti à savoir : « Tout pour le peuple, rien que pour le peuple ! », et tout de même aussi de faire en sorte que ceux qui prennent la relève valorisent davantage les acquis du long chemin qui a permis à celui-ci de tenir le coup un demi-siècle après son avènement.

Cela signifie en substance que tout comportement contraire au serment rappelé plus haut, et qui s’extérioriserait en termes de détournements des fonds du parti ou d’incapacité des dirigeants nommés à des fonctions politiques ou administratives à briller par l’exemple serait dénoncé et sanctionné. En un mot, ce comité des membres d’honneur du PCT, qui sont au nombre de quarante, d’après les chiffres communiqués à l’issue du congrès de décembre 2019, exerce comme une autorité morale au-dessus des instances actives du parti que sont, entre autres, le bureau politique et le secrétariat général.

Si on devait dresser un parallèle avec le parlement congolais, composé actuellement de deux chambres, on dirait de ce comité d’honneur qu’à quelque chose près, il joue le rôle dévolu à la chambre haute, le Sénat, considéré comme l’assemblée de conciliation. Dans le cas d’espèce cela va sans dire, le Sénat ne fait pas que de la conciliation pure, il a le pouvoir de rejeter une loi s’il la juge contraire à l’intérêt général. Par contre, la marge de manœuvre du comité des membres d’honneur du PCT est limitée. Cependant, au cours de la réunion qu’ils ont tenue, le 12 décembre, ces derniers ont averti que ceux des dirigeants du parti qui se rendraient coupables de fautes graves seraient durement sanctionnés.

A l’écoute de ces sermons, les observateurs de la scène congolaise peuvent entendre un nouveau discours, d’autant plus que ceux qui l’ont tenu rappelaient ouvertement que le moment est venu de « rompre avec les comportements pervers du passé ». A l’échelle du PCT, peut-être que des soupçons de dérives existent qui méritent d’être élucidés. Etant le parti au pouvoir et la locomotive de la majorité présidentielle, on peut aussi imaginer que sans empiéter sur le fonctionnement de ses alliés, le PCT peut partager ces élans de rigueur émanant de ses membres d’honneur. En particulier pour mieux observer les comportements de ceux qui détiennent un mandat public dans la grande administration du pays. En admettant que ce comité d’honneur ait la chance d’être écouté.

Les Dépêches de Brazzaville

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