Opinion

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Que la modernité s’accompagne du changement des mentalités !

Lundi 18 Août 2014 - 9:38

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Lorsqu’en pleine discussion, la personne A insulte la personne B, les gens se mettent à rire. En réalité, on se moque de la personne A, car une mentalité évoluée se réserve d’insulter. Insulter c’est l’affirmation d'une mentalité arriérée. Alors pourquoi, diable, le changement structurel n’entraîne-t-il pas ipso facto le changement des mentalités ? Réponse : c’est à cause de nos rapports aux valeurs et aux survivances psychiques.

Tout en évitant les débats d’école, nous classons dans le vocable « modernité », une avancée certaine dans le vécu quotidien sur le plan infrastructurel, notamment l’habitat, le vestimentaire, l’administration, le système de transport aérien ou terrestre, les communications, la qualité d’eau et d’électricité, les mécanismes de gestion financière et de ressources humaines, les rapports interpersonnels, le vécu quotidien et bien d’autres. Sauf, inattention de notre part, ces choses-là, hier, étaient frappées d’un « rudimentisme aigu », alors qu'elles se sont modernisées aujourd'hui. 

Mais une chose est certaine, cette modernisation matérielle que nous appelons par changement positif structurel ne s’accompagne pas du changement de mentalité. Car la mentalité ne se construit pas en trois mois comme pourrait l'être l’électrification d’une contrée. Et une chose est vraie, lorsqu’on observe les agissements et comportements des populations dans bon nombre de cités, ils ne reflètent pas toujours la civilité et la modernité. Il faut donc un peu de temps et aussi une dose certaine de volonté pour que modernité matérielle s’arrime avec mentalité apparente. Pour le cas d’un habitat, un architecte et un maçon suffisent pour que l’édifice moderne voit le jour. Or en ce qui est de la mentalité, c’est tout un processus volontaire qui devrait s’écarter des pesanteurs et survivances psychiques.

Le monde des croyances, des sensibilités, des sentiments, des attitudes, de l’imaginaire, des pratiques culturelles, des symboles et de la vie au quotidien n’évolue donc pas au même rythme que celui des choses quantifiables sans une dose de volonté sociale. Donc, il nous faut briser ces pesanteurs et survivances pour embrasser le changement positif des mentalités. Tenez ! Il y a eu une époque où dans bon nombre de nos agglomérations, on a tenté l’expérience des poubelles aux abords des avenues et des cabines téléphones publiques, et faute de changement positif de mentalités, de nombreux citoyens ont continué à jeter les ordures à terre. Même chose pour les cabines où la surcharge de la ligne poussait certains à casser la caisse pour reprendre la pièce introduite. Allez-y comprendre !  

D’autres survivances témoignant d'une mentalité retardée peuvent s’observer dans nos cités. Au lieu de prendre en compte des indications climatologiques renseignant sur la tombée ou pas d’une pluie sur une zone quelconque, il faut voir comment certaines familles recourent à des pratiques surannées. C'est ainsi que pour prétendre "chasser" la pluie, ces gens  introduisent des noix de palme et de cola dans un mortier qu'ils plalcent dans un cercle tracé à l’aide des colorants. d'autres restent des journées entières sans rien boire dans le but espéré d'influencer la météo. la pluie. Il n'y a vraissemblablement, ici comme là, que l'expression d'une mentalité qui résiste à l'évolution, sinon, un refus de la part de ces gens d'aller de l'avant.

Les cérémonies de dot abondent en exemples qui prouvent à suffisance la survivance socilae de ce type de mentalités. Lorsqu’on exige la hache et la houe respectivement pour le père et pour la mère de la future épouse alors que si l'on vérifie bien, les deux parents sont parfois des citadins, des fonctionnaires même, et qui ont passé leur vie loin des réalités paysannes. Mais d''où leur vient l'idée d'exiger une hache, une houe et une grosse marmitte ? Réponse : perpétuation des cultures anciennes.  Ces choses-là peuvent évoluer, et doivent évoluer, de sorte que l'on puisse remettre aux parents de la future épouse des chaises ou des lits d’une certaine facture. Que les mentalités positives suivent les changements structurels, tel est le souhait de tous, car le développement socio-économique passe par cet effort d'élevation mentale. Une mentalité qui a évolué à horreur de casser et de détruire ce que l’on a construit avec des colossales sommes d’argent.  Oui à une mentalité civilisée et moderne.

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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