Surveillance des maladies : le projet Redisse-IV envisage la construction d'un laboratoire de santé publique à Pointe-Noire

Samedi 8 Avril 2023 - 16:30

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A la faveur d’une séance d’information des journalistes nationaux, le coordonnateur du projet régional d'amélioration des systèmes de surveillance des maladies en Afrique centrale (Redisse) IV, le Dr Jean-Pierre Elenga OKandzé, a annoncé, le 7 avril, à Brazzaville la construction d’un laboratoire de santé publique en faisant un bilan à mi-parcours de cette structure.

Le projet Redisse-IV a pour objectif de renforcer les capacités intersectorielles nationales et régionales en matière de surveillance collaborative des maladies et de préparation aux épidémies dans la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale et d’apporter une réponse immédiate ainsi qu’efficace aux crises ou situations d’urgence éligibles.

La deuxième composante du projet Redisse-IV se préoccupe du renforcement des capacités de planification, de détection et de gestion des urgences pour réagir rapidement aux épidémies. C’est dans ce cadre que le projet prévoit la construction à Pointe-Noire d’une antenne de laboratoire de santé publique composé de plusieurs bâtiments : technique, administratif, laboratoire et autres. « A l’heure actuelle, tout ce qui est étude technique s’est réalisé. Nous avons les plans architecturaux et sommes dans le processus de recrutement d’un cabinet qui va suivre les travaux. On vient de finir l’analyse des offres. Et dans deux semaines, on connaîtra le cabinet. Il nous reste à recruter l’entreprise qui va construire ce laboratoire de surveillance publique », a expliqué le Dr Jean-Pierre Elenga OKandzé, coordonnateur de Redisse-IV. 

Dans le cadre du renforcement des capacités de surveillance et de laboratoire pour une détection rapide des épidémies, le projet a formalisé le cadre règlementaire de l’approche « Une seule santé ». A cet effet, un cabinet de juriste a été recruté.

En effet, l’approche « Une seule santé » résume un concept connu depuis plus d’un siècle, à savoir que la santé humaine, la santé animale et la santé végétale sont interdépendantes et liées à celle des écosystèmes dans lesquels elles existent. Sa mise en œuvre comme une approche collaborative de l’ensemble de la société et des gouvernements permet de comprendre et anticiper les risques pour la santé mondiale et y faire face.

En santé humaine, animale et environnementale, le projet Redisse-IV s’est acheté des motos pour équiper les différentes directions départementales en système de mobilité pour renforcer la surveillance de routine. Des bicyclettes ont été dotées aux quatre cents aires de santé du pays.

Afin de limiter les éventuelles épidémies causées par les mouvements migratoires des animaux sauvages, le projet Redisse-IV s’est empressé de procurer les filets japonais, un système efficace pour attraper les animaux volants, principalement les oiseaux et les chauves-souris. Outre ces filets japonais, il a acquis également des fourrières pour animaux domestiques ainsi que des fusils hypodermiques, destinés à endormir et administrer un produit tranquillisant à un animal sauvage ou domestique dont les chiens souffrant de la rage. « Dans les départements du Niari et de Pointe-Noire, il y a actuellement un problème de rage. On pourra probablement diminuer cette maladie », a indiqué le Dr Jean-Pierre Elenga OKandzé.

Pour renforcer les capacités de surveillance, un ascenseur a été construit au laboratoire national. Le projet Redisse-IV s’est préoccupé également à renforcer les capacités de vingt-six points d’entrées désignés du Congo. « Nous avons commis la mission à un consultant pour faire le point de ces points d’entrées et nous allons équiper l’aéroport et des ports. Toutes les doses de vaccination de la dernière campagne rougeole, rubéole ont été achetées par Redisse IV », a-t-il indiqué.  

Le projet Redisse-IV a financé le Plan national de lutte antimicrobiens et le cadre stratégique du centre d’opérations d’urgence de santé publique. Il a élaboré une cartographie des risques et préparer un plan de risques pour la gestion des maladies. La presse nationale a également été informée du règlement sanitaire international (RSI 2005), un accord juridiquement contraignant signé par 194 États membres, qui les engage à développer et à maintenir leurs capacités en vue de détecter, mettre un terme rapidement et éviter les épidémies et autres menaces pour la santé publique, signaler ces événements à l'Organisation mondiale de la santé.

Les journalistes ont aussi apprécié l’approche « Une seule santé » ou encore l'initiative One health née au début des années 2000 pour promouvoir une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale, aux échelles locale, nationale et planétaire. Précisons que l’accord de financement du projet Redisse-IV a été ratifié le 1er septembre 2019 et est entré en vigueur le 1er septembre 2020. Il s’exécute de 2020 à 2024 sur un budget global de 15 000 000 de dollars de crédit, sous la tutelle du ministère de la Santé et de la Population. Au 31 mars 2023, le projet Redisse-IV a trente mois de sa mise en œuvre.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Les officiels lors de la présentation des réalisations du projet Redisse IV/Adiac

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