Opinion

  • Éditorial

Belligérance

Lundi 29 Mai 2023 - 15:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Le souffle de l’escalade se propage à vitesse grand V et n’est pas prêt de s’arrêter. Entre Moscou d’une part, Kiev, Bruxelles et Washington d’autre part, la barre franchie par le rejet réciproque de l’autre, la rancœur et la récrimination, est très haute. Du fait du conflit entre la Russie et l’Ukraine, ces capitales deviennent les principales adresses domiciliaires du monde où se tisse le fil des nouvelles relations internationales. Chacune des paroles prononcées par les dirigeants en vue renseigne à peu près sur la suite des événements.

Ceux qui, comme nous en Afrique, continuent non seulement de croire, mais en plus de s’investir dans la recherche d’une solution négociée entre les belligérants doivent s’armer de beaucoup de patience. Il y a un peu plus de dix ans, en 2011, pour être précis, cinq chefs d’Etat africains prirent le risque de braver les bombes lancées contre la Libye du colonel Kadhafi dont l’arrêt de mort avait été signé hors des frontières du continent. Ils étaient poussés par la volonté de voir les frères ennemis libyens régler leurs problèmes avec moins de sang versé. Ils échouèrent.

Il y a quelques mois, d’Afrique est partie l’initiative audacieuse, il faut le dire, de s’interposer entre Kiev et Moscou en leur offrant l’opportunité de se regarder en face et se parler. Peut-être que de cette rencontre se dessineraient les prémices d’une paix des braves loin de la surenchère médiatico-guerrière dont certains, ici ou ailleurs, en font désormais un petit-déjeuner surmonté d’une tasse de boisson chaude. Ils s’y exercent avec beaucoup d’excès de zèle comme si pour eux les nombreuses vies fauchées sur le front n’étaient pas à déplorer.

Les initiateurs de ce tour de sang-froid diplomatique sont parmi ceux qui, dans le milieu des années 1980, parvinrent à faire se parler Sud-Africains, Cubains, Russes et Américains lorsque l’Angola, pays d’Afrique australe, tout comme la Namibie, étaient le théâtre des rivalités de ces géants venus d’ailleurs. Ils espèrent rééditer l’exploit qui se solda, ne l’oublions surtout pas, par la fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud, la libération de Nelson Mandela et l’indépendance de la Namibie.

Qui ne se réjouit pas du climat de paix qui règne depuis lors dans cette partie du continent africain ? Qui n’a pas cherché à s’afficher aux côtés de l’icône de la lutte antiapartheid après que Madiba a montré que d’où que l’on vient, les hommes sont nés pour coexister malgré leurs différences ? Tout le problème aujourd’hui dans le conflit à l’Est de l’Europe est que les belligérants et leurs associés jurent chacun de pas perdre la face. Et pour cela, ils sont capables de provoquer l’irréparable.

Les Dépêches de Brazzaville

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Éditorial : les derniers articles
▶ 18/4/2024 | Etats généraux
▶ 15/4/2024 | Faire mieux
▶ 13/4/2024 | C'était chaud !
▶ 12/4/2024 | On se surveille !
▶ 11/4/2024 | Défis sanitaires
▶ 10/4/2024 | Savoir gérer
▶ 9/4/2024 | Calculs
▶ 8/4/2024 | Feu de tout bois
▶ 7/4/2024 | Voisinage
▶ 4/4/2024 | En attente