Changement climatique : un enfant sur cinq n’a pas assez d’eau pour la vie de tous les jours

Vendredi 9 Avril 2021 - 13:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

C’est la nouvelle initiative lancée par l’Unicef. Il s’agit du Water Security for All (Sécurité hydrique pour tous). Elle vise à mobiliser des ressources et un appui international en faveur des enfants vivant dans des régions vulnérables concernant l’eau.

Plus de 1,42 milliard de personnes, dont 450 millions d’enfants, vivent dans des zones où la vulnérabilité hydrique est élevée ou extrêmement élevée, d’après une nouvelle analyse publiée par l’Unicef. Ce qui signifie qu’un enfant sur cinq dans le monde n’a pas assez d’eau pour la vie de tous les jours. Cette analyse s’inscrit dans le cadre de l’initiative Water Security for All (Sécurité hydrique pour tous). Elle recense les zones où la pénurie physique d’eau coexiste avec un faible niveau des services nécessaires à son utilisation. Les habitants de ces zones dépendent des eaux de surface, de points d’eau non améliorés ou de points d’eau situés à plus de 30 minutes de chez eux.

Les enfants africains, premières victimes

« La crise mondiale de l’eau ne se profile pas seulement à l’horizon ; elle est déjà là, et les changements climatiques ne feront que l’aggraver », a alerté la directrice générale de l’Unicef, Henrietta Fore. Les premières victimes sont les enfants. Dans plus de 80 pays, des enfants vivent dans des zones où la vulnérabilité hydrique est élevée ou extrêmement élevée. C’est en Afrique de l’Est et australe que la proportion d’enfants vivant dans ces zones est la plus élevée, plus de la moitié (58 %) des enfants de ces régions ayant tous les jours des difficultés à accéder à suffisamment d’eau. Ensuite l’Afrique de l’Ouest et centrale (31 %), l’Asie du Sud (25 %) et le Moyen-Orient (23 %). Dans 37 pays « sensibles », la situation est particulièrement grave. Sur cette liste figurent notamment l’Afghanistan, le Burkina Faso, l’Éthiopie, Haïti, l’Inde, le Kenya, le Niger, le Nigéria, le Pakistan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Soudan, la Tanzanie et le Yémen. La demande en eau continue d’augmenter considérablement à mesure que les ressources diminuent.

Les changements climatiques et la réduction des quantités d’eau

En plus de l’accroissement rapide de la population, de l’urbanisation et de l’utilisation non rationnelle et de la mauvaise gestion de l’eau, les changements climatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes réduisent les quantités d’eau salubre disponibles. Ce qui aggrave encore le stress hydrique. D’après un rapport publié par l’Unicef en 2017, d’ici à 2040, près d’un enfant sur quatre dans le monde vivra dans des zones où le stress hydrique sera extrêmement élevé. Si les effets de la pénurie d’eau peuvent être ressentis par tous, ce sont les enfants les plus vulnérables qui souffrent le plus.

Le double tribut des enfants et des communautés vulnérables

Les enfants et les familles vivant dans des communautés vulnérables paient un double tribut : ils font face à d’importantes pénuries en eau tout en ayant le moins de services nécessaires à son utilisation. Leur accès à l’eau en quantité suffisante est donc particulièrement à la merci des chocs climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes. L’Unicef lance l’initiative Sécurité hydrique pour tous afin que chaque enfant ait accès à des services d’approvisionnement en eau durables et résilients face aux changements climatiques. Cette initiative vise à mobiliser des ressources, des partenariats, des innovations et l’action mondiale en faveur des zones sensibles où les besoins  en services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène sûrs, résilients et durables sont les plus importants et les plus urgents. « Nous devons agir maintenant, à la fois pour remédier à la crise de l’eau et pour l’empêcher de s’aggraver », a indiqué Henrietta Fore. Pour parvenir à la sécurité hydrique pour chaque enfant, elle appelle aux innovations, aux investissements et à la collaboration et que l’on veille à ce que les services disponibles soient durables et résilients face aux chocs climatiques.

Noël Ndong

Notification: 

Non