Chronique : les méfaits du brûlage agricole sur l’environnement

Vendredi 2 Octobre 2020 - 13:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Aujourd’hui, en Afrique, on constate une nouvelle augmentation de la pollution atmosphérique. Cela est dû en partie à la pratique des agriculteurs de brûler leurs champs pour faire place à de nouvelles cultures. Pendant les incendies, la pollution atmosphérique est beaucoup plus importante que ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère comme sûr.

Une grande partie des pays étant recouverte d’un brouillard si épais qu’il est possible de le voir depuis l’espace. Le cas des pays africains est frappant, mais il n’est pas unique. Dans le monde entier, de grandes surfaces de terres agricoles sont brûlées chaque année, contribuant à la pollution de l’air responsable de la mort de millions de personnes.

Améliorer la qualité de l’air que nous respirons est absolument nécessaire pour notre santé et notre bien-être. C’est également essentiel pour la sécurité alimentaire, l’action pour le climat, la production et la consommation responsables et fondamentales pour l’égalité. De nombreux agriculteurs considèrent le brûlage agricole comme le moyen le plus efficace et le plus rentable de défricher leurs terres, de fertiliser le sol et de le préparer pour de nouvelles plantations. Cependant, ces feux et les incendies qui en découlent constituent la plus grande source de carbone noir au monde, une menace pour la santé humaine et l’environnement.

Le carbone noir est un polluant microscopique qui pénètre profondément dans les poumons et le système sanguin. Les composants que l’on retrouve dans le carbone noir augmentent le risque de mourir de maladies cardiaques et pulmonaires, d’accidents vasculaires cérébraux et de certains cancers, causant la mort prématurée d’environ sept millions de personnes chaque année.  Le carbone noir est également un polluant climatique de courte durée, ce qui signifie que, bien qu’il n’existe que pendant quelques jours ou quelques semaines, son impact sur le réchauffement climatique est beaucoup plus important que celui du dioxyde de carbone.

Ironiquement, loin de stimuler la croissance, le brûlage agricole amenuise en fait la rétention d’eau et la fertilité des sols de 25 à 30 %, et oblige donc les agriculteurs à investir dans des engrais et des systèmes d’irrigation coûteux pour compenser cette perte. Le carbone noir peut également modifier la pluviométrie, perturbant les événements météorologiques nécessaires au soutien de l’agriculture. Les alternatives sans brûlis, telles que l’incorporation du chaume dans les champs ou même la plantation à travers le chaume, permettent aux agriculteurs d’économiser de l’argent.

Cette année, le 7 septembre et pour la toute première fois, le monde a célébré la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus, en reconnaissance de l’urgence de la qualité de l’air. Il s’agit d’un appel à œuvrer ensemble pour changer nos modes de vie, réduire la quantité de pollution atmosphérique que nous produisons, jusqu’à ce que chaque personne, dans toutes les régions du monde, respire un air pur.

 

Boris Karl Ebaka

Notification: 

Non