Cohésion nationale : un plaidoyer de l’Acaj pour la libération des prisonniers politiques ou d’opinion

Lundi 16 Septembre 2013 - 17:30

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Un mémorandum de l’ONG a été adressé au présidium des concertations nationales en cours dans le pays.

Dans ce dossier, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a documenté plusieurs cas d’enlèvement, d’arrestations et des détentions arbitraires des membres de l’opposition, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes, pour avoir exercé leurs libertés d’expression, d’opinion ou de la presse, selon le cas. « Beaucoup de détentions ont été suivies de torture, traitements inhumains, cruels et dégradants », a souligné le président de cette ONG, Me Georges Kapiamba.

L'association a aussi relevé d’autres cas concernant des personnes qui ont été arrêtées, jugées et condamnées à cause de l’exercice de leurs libertés publiques et appartenance à l’opposition politique ou à la société civile pour lesquels elle a plaidé la grâce présidentielle.

Parmi ces cas, l’ONG a noté celui du député Eugène Diomi Ndongala. Selon l’Acaj, en effet, depuis plusieurs mois, l’état de santé du président de la Démocratie chrétienne  détenu à la Prison centrale de Makala, s’est sérieusement détérioré, mais les autorités compétentes refusent de le transférer à une clinique spécialisée pour y recevoir des soins médicaux appropriés prescris par le médecin de l’hôpital du camp Kokolo. « Il souffre notamment d’un début de paralysie du bras droit suite aux violences subies lors de son arrestation. Le médecin visiteur de la Prison centrale de Makala et le médecin de l’hôpital militaire de référence du camp Kokolo, qui l’ont examiné, ont recommandé à ce qu’il soit hospitalisé dans un centre médical afin d’y passer des examens et recevoir des soins adéquats », a souligné cette ONG qui a également noté que depuis le 23 juillet, ce détenu a été placé en isolement cellulaire suite à la diffusion d’une interview par la Radio France internationale.

L’Acaj a demandé à ce que les autorités compétentes le libèrent immédiatement et sans condition. Elle a également plaidé pour une enquête indépendante, efficace, exhaustive et impartiale afin d’identifier les responsables de son enlèvement et sa détention au secret, de les traduire devant un tribunal civil indépendant, compétent et impartial et leur appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi.

L’ONG a aussi cité Verdict  Mituntwa Nkoba, Mme Marie Josée Kabungama, Jeancy Kabengela Tshibangile, Tshibasu, Justin Shaumba, Élie Ikuku Boliambali, Madoudou Katumba Mumpoyi, Mokambi Makumu, Apocalypse Zomo Koffi, Jonas Mwimpa Bowa Lukusa, Oyandeke Lokoma, Tshibasu Dianda, Jean Mbolia Mbolia et Florien Bakatufikila Munda, qui ont été enlevées, individuellement, par les agents de services de renseignements et présentés à la presse comme ayant participé à un complot pour attenter à la vie du chef de l’État et du Premier ministre. « Elles sont restées en détention, dans ces cachots, sous torture et autres traitements ou peines cruels, inhumains et dégradants. Elles ont été soumises notamment à la fellation pour obtenir d’elles des aveux en violation de la convention du 10 décembre 1984 contre ces traitements et de la Loi N°11/008 du 9 juillet 2011 portant criminalisation de la torture  et de l’article 18 de la Constitution », a déploré l’ONG.

L’Acaj a également fait mention du Pr Bonekube, président du Mouvement d’union pour le développement national,  qui a été arrêté à sa résidence à Bujumbura par un commando du service burundais de documentation, détenu actuellement à la prison militaire de Ndolo sans avoir été préalablement auditionné et ce, en violation de l’article 195 du Code judiciaire militaire.

Cette ONG, qui sollicite la grâce présidentielle en faveur de plusieurs autres détenus dont Kutino Fernando, Chalupa et le député Muhindo ainsi que les neuf défenseurs des droits de l’homme détenus dans le Bandundu, a également cité le cas Willy Sebatware, Bika Selemani, Idrissa Baleke et Kambali Lisasi.

Lucien Dianzenza