Consolidation de la démocratie : la VSV plaide pour la fin du musellement des opposants

Samedi 20 Septembre 2014 - 12:42

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Pour cette ONG, le bâillonnement serait à la base des frustrations et autres déboires dont des opposants politiques sont victimes dans le pays.

Dans un communiqué du 18 septembre, la Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV) a exprimé « ses vives inquiétudes consécutivement aux menaces qui pèsent sur certaines valeurs de la démocratie ». L’ONG a, entre autres, visé la liberté d’expression et d’opinion.

La VSV a noté, comme dernier cas en date, la condamnation, le11 septembre, par la Cour suprême de justice (CSJ) du secrétaire général de l’Union pour la Nation congolaise (UNC), le député national Jean Bertrand Ewanga Isewanga.

L’ONG a dénoncé un procès expéditif tenu en « procédure de flagrance », dans le cadre de cette affaire à l’issue de laquelle cet opposant a été condamné à douze mois de prison ferme pour « offense au chef de l’État et outrage aux deux présidents du Parlement et au Premier ministre ». « Comme d’aucuns le soulignent, la condamnation du Secrétaire général de l’UNC après celle de l’opposant politique et député national Eugène Diomi Ndongala, du Président fédéral de l’UDPS/Kasaï Oriental, Bruno Kabangu, et bien d’autres, ne peut nullement contribuer à l’apaisement du climat politique et moins encore à la cohésion nationale tant proclamée à tout bout de champ par les autorités congolaises, en général et le chef de l’État, en particulier », a appuyé cette ONG.

La VSV a, en effet, noté qu’une frange importante de l’opinion publique pense que « la condamnation rapide de l’opposant politique Jean Bertrand Ewanga renforce la stratégie visant à semer la peur et la terreur parmi les opposants politiques et toutes les personnes susceptibles d’élever éventuellement la voix en vue d’émettre des points de vue divergents à l’approche des élections ».

Cette ONG dit saisir, toutes proportions gardées, cette occasion pour rappeler à tous les acteurs politiques du pays, toutes tendances confondues, le respect strict de l’honneur et de la dignité de toute personne ou personnalité, l’élégance dans les propos ainsi que le respect mutuel en vue de contribuer positivement à la consolidation de la fragile démocratie en RDC. Elle a invité, par ailleurs, le chef de l’État, en sa qualité de magistrat suprême, à constater avec l’opinion publique que les opposants politiques précités ne doivent pas être là où ils se trouvent actuellement (en prisons) et méritent, par conséquent, d’être en liberté afin de contribuer à l’apaisement du climat politique et à la vraie cohésion nationale dans le pays. « Point n’est besoin de rappeler que les mesures de grâce présidentielles sont d’une grande utilité lorsqu’elles sont prises à temps et au moment où les bénéficiaires jouissent d’un état physique, mental, psychologique, moral, etc. n’inspirant aucune inquiétude et suspicion », a soutenu la VSV.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Meeting de l'opposition, le 4 août, à la place Sainte-Thérèse