Droits de l’homme : un appel à l’assistance humanitaire en faveur des femmes et enfants détenus à la prison centrale de Makala

Samedi 17 Septembre 2022 - 14:00

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L’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme, Femmes solidaires pour la paix et le développement (FSPD), vient de lancer officiellement, en partenariat avec la Fondation Alidor Masamba, un appel à l’assistance humanitaire en faveur des femmes et des enfants détenus à la prison centrale de Makala,  dans le cadre du projet « Réarmement moral, formation socio-professionnelle et alphabétisation des femmes et enfants dans les lieux de détention en République démocratique du Congo ». 

La présidente du réseau FSPD, Desy Furaha, et Alidor Masamba, président de la Fondation éponyme, ont tenu un point de presse, le 16 septembre au Centre de rééducation des handicapés physiques dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, qui leur a permis d’expliquer les motivations qui ont mis ensemble leurs deux structures. Selon eux, leur action répond aux besoins exprimés par les femmes et enfants rendus vulnérables ou marginalisés par leur détention au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, la prison centrale de Makala. « En avril 2022, le réseau FSPD a été alerté sur la carence d’eau potable à la prison centrale de Makala », a souligné Desy Furaha.

Les deux orateurs ont affirmé venir à l’appui du gouvernement et attendent des personnes de bonne volonté ainsi que des institutions nationales et internationales un accompagnement en vue d’atteindre les objectifs fixés au bénéfice des femmes et enfants détenus à la prison centrale de Makala, qui est choisie comme point de départ de cette action. Ils assurent également que la volonté est d’aller dans toutes les institutions carcérales à travers le pays pour mener ce genre d’actions en faveur des détenus. « Nous avons commencé par cette prison parce que nous avons constaté qu’un enfant en sort dans des conditions pires qu’à son entrée, surtout sur le plan psychologique. C’est pourquoi, nous avons tablé sur le suivi psychologique et la formation pour assurer la réinsertion sociale de ces détenus », a expliqué Alidor Masamba. Il a sollicité le soutien  de ce projet par le gouvernement et les autres institutions tant publiques que privées ainsi que des personnes de bonne volonté.

Des enquêtes qui ont révélé la profondeur du problème

D'après la présidente de FSPD, des recherches menées au sein de cette institution carcérale ont révélé une surpopulation excessive. Construite en 1958 pour héberger 1 500 détenus, la prison de Makala compte à ce jour plus ou moins 9 158 pensionnaires. Par rapport aux droits de ces détenus, le réseau FSPD a noté que les conditions carcérales laissent à désirer et que les droits humains et la dignité humaine ne sont pas de mise. « En dépit du fait d’être prisonniers, les détenus sont avant tout des êtres humains qui doivent jouir de tous les droits humains sans discrimination aucune », a indiqué Desy Furaha. « Ainsi donc, ce réseau, qui est une organisation protégeant les droits humains spécifiques des femmes et des enfants rendus vulnérables, ayant été alerté sur ces conditions déplorables des détenus à la prison centrale de Makala, les conditions d’hygiène, carence d’eau, surpopulation carcérale, détentions illégales…), a pris la décision de prendre langue avec le directeur de cette institution carcérale pour vérifier la situation des femmes et des enfants y détenus et mener un plaidoyer afin de contribuer à la protection de ces personnes », a expliqué Desy Furaha.

Son entretien du 15 juillet avec ce responsable de la prison centrale de Makala a permis de cerner les vraies réalités que vivent les femmes et les enfants dans cette prison. Il s’agit notamment du fait que cette prison héberge 191 femmes, 14 enfants et 451 mineurs dont 442 garçons et neuf filles. Les échanges avec la gouvernante adjointe de cette prison ont également permis de requérir les besoins en vivres et en formation en faveur des femmes et enfants détenus. « Ceci nous a permis de mener des plaidoyers pour l’appel à l’assistance socio-humanitaire auprès des personnes de bonne volonté et de bon cœur, telles que la Fondation Alidor Masamba, qui a accepté de nous accompagner », a ajouté Desy Furaha.

Des actions urgentes au bénéfice des détenus

Dans le cadre de cette action prévue pour trois mois dans un premier temps, à l’issue de laquelle une évaluation sera faite pour connaître la voie à suivre, les actions urgentes à mener par le réseau FSPD et la Fondation Alidor-Masamba sont notamment le recrutement d’un psychologue pour la prise en charge psychologique des cent femmes et cent enfants détenus à la prison centrale de Makala, la mobilisation des fonds et récolte des dons en vivres et non vivres au bénéfice de ces détenus. Ces deux organisations, qui militent dans le domaine de la protection des droits humains des femmes et des enfants rendus vulnérables ou marginalisés, comptent également organiser des formations (alphabétisation et autres) au bénéfice de ces détenus pour assurer leur insertion socio-économique une fois sortis de ce centre de détention. Elles prévoient aussi de remettre des kits en vue d’appuyer les personnes formées dans leurs différentes filières. Ces formations ciblées sont la pâtisserie, la coupe et couture, l’esthétique, le repassage, etc. A la fin, des kits seront remis aux participants.

Les deux structures ont aussi promis la prise en charge et le suivi judiciaire pour certains cas ainsi que le plaidoyer auprès du ministère de la Justice, pour permettre à certains de ces détenus dont les droits ont été bafoués de rentrer de les recouvrer.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

1- Desy Furaha et Alidor Masamba, lors du point de presse/Adiac 2- Des journalistes pendant l'activité/Adiac 3 -Des membres du réseau FSPD et Alidor Masamba/Adiac

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