Enseignement supérieur : Paul Malembe Tamandiak d’accord pour un troisième cycle de spécialisation en journalisme

Samedi 6 Septembre 2014 - 16:18

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Professeur ordinaire émérite depuis 2001, le tout premier recteur de l’Institut des sciences et techniques de l’information, actuel Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic), s’est dit convaincu de la nécessité de maintenir ce niveau supérieur de formation en journalisme pour doter le pays d’une trempe de journalistes chevronnés capable de mener des analyses en profondeur.

Après la décision du gouvernement de suspendre les activités du troisième cycle dans les instituts supérieurs en dehors des universités de Kinshasa, de Lubumbashi et de Kisangani, le patriarche a recadré le débat. Intervenant dans une émission sur une chaîne catholique, celui qui affiche à son compteur quatre décennies d'expérience dans le journalisme a soutenu que le troisième cycle s’impose pour former des journalistes spécialisés. Le Pr Malembe a conçu et finalisé le troisième cycle dans le domaine de l’information et de la communication. Actuellement, les établissements supérieurs forment des généralistes, capables de développer n’importe quel sujet. Aussi le prochain défi sera-t-il de renforcer le troisième cycle qui devra former sur une période d’une année ou plus les journalistes venant des écoles de communication. Cela vise à encourager la naissance en RDC d’une presse spécialisée capable de cerner les grands enjeux et de les analyser en profondeur.  

Pour Malembe Tamandiak, la presse traîne derrière elle un bilan négatif à cause du contexte socioéconomique défavorable au journaliste. Selon lui, il n’est pas nécessaire de songer à une nouvelle réforme car, a-t-il déploré, les lois déjà existantes ne sont pas respectées dans leur intégralité. Ce diplômé de l’École supérieure de journalisme de Lille a participé à la réflexion sur la réforme de la presse et a exercé des hautes fonctions, notamment au sein de l’Union nationale de la presse congolaise. Il a appelé de tout ses vœux à la tenue des deuxièmes assisses des états généraux de la presse pour faire un état des lieux. Encore une fois, la loi qui avait pris déjà du retard à l’époque, au moment où le paysage médiatique se diversifiait avec l’arrivée des premières chaînes privées, devra une fois encore s’adapter à la réalité actuelle.

La presse doit réfléchir sur elle-même et sur son rôle de quatrième pouvoir. Cette réflexion devra s’étendre également sur les engagements financiers non tenus de l’État. Il a proposé d'ailleurs une loi qui rend désormais cette aide publique obligatoire. Il a aussi mis en exergue le recyclage des journalistes. Cela permettra, a-t-il ajouté, d’accueillir à la fois les journalistes formés sur le tas et ceux provenant des écoles de journalisme. En matière de formation, il a jugé indispensable de recentrer les cours sur le journalisme. Enfin, il a rappelé la définition légale du journaliste comme celui qui a suivi un stage professionnel de douze mois après ses études de journalisme, et de vingt-quatre mois s’il n’a pas évolué dans une école de journalisme. 

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Le Pr Malembe lors d'une cérémonie de collation de titre de docteur honoris causa de l'Ifasic