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Samedi 2 Juillet 2022 - 17:55

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… aux générations présentes et futures l’histoire de leur pays est une façon de rendre à l’humanité un inestimable devoir de mémoire. C’est à peu près le sens que l’on pourrait donner à la cérémonie vécue à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), le 30 juin dernier.

En présence des plus hautes autorités du pays et des hôtes de marque venues de l’étranger, en particulier du voisin Brazzavillois, la RDC a rendu un ultime hommage à l’homme dont le parcours politique durant les années de l’indépendance, en 1960, a marqué au-delà des frontières de l’ex-protectorat belge.

Patrice-Emery Lumumba a enfin bénéficié d’une sépulture digne de son rang. A la postérité maintenant la latitude de continuer à s’interroger sur le sens que ceux qui le prirent en chasse, lui ainsi que ses deux compagnons d’infortune, Maurice Mpolo et Joseph Okito, depuis Kinshasa avant de les faire disparaître dans une occurrence trouble près du village natal de l’un d’eux, avaient voulu donner à leur agissement.

Six décennies, un printemps, un si long temps durant lequel la famille éplorée du héros Lumumba attendait de faire son deuil. Le fait que cette célébration s'est déroulée le jour-même où, ayant pris la parole dans des circonstances complexes pour dire ce qu’il avait sur son cœur, Lumumba s’attira les foudres de ses ennemis, témoigne de la reconnaissance que lui vouent son pays et ses compatriotes.

Dans ces moments de retrouvailles entre l’ex-Premier ministre Lumumba et les siens, un autre symbole n’est pas passé inaperçu : la visite deux semaines plus tôt du roi Philippe de Belgique en RDC. Un déplacement placé sous le signe de la renaissance. Bien sûr, Bruxelles et Kinshasa ont une histoire en partage marquée par une avalanche de tensions. Mais les deux capitales savent aussi la repenser.

A chaque cycle de la vie des peuples se construisent des certitudes que la réalité du terrain seule parvient à préserver ou non. Soixante ans après les indépendances africaines, la relation avec les anciennes puissances coloniales est confrontée à l’exigence de créer les conditions de partenariats réciproquement bénéfiques. Les allocutions accompagnant les actes de réconciliation comme celles entendues à Kinshasa pendant le séjour du souverain belge mentionné plus haut sont de nature à confirmer cette volonté eurafricaine de rebâtir ensemble. 

Cependant, si elles veulent réussir, l’Europe et l’Afrique devront œuvrer au succès de ce nouveau challenge !

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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