Genre et médias : l’Unesco réclame une place plus importante des femmes

Mercredi 16 Juillet 2014 - 17:19

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Michel Elvis Kenmoe, spécialiste en communication au bureau de l’Unesco de Libreville (Gabon), a déploré qu’au Congo comme dans la plupart des pays d’Afrique, les femmes n’émergent pas autant que les hommes dans les médias

Ce constat a été fait le 11 juillet, à Brazzaville, lors d’un exposé sur le sous-thème « genre et média », à la faveur de l’atelier d’information et d’échanges des journalistes sur la thématique : « Quelle formation pour les journalistes et les professionnels des médias du XXIe siècle au Congo ? »

À Brazzaville par exemple, l’enquête publiée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) en 2010 révèle que dans deux chaînes d’informations publiques, Radio et Télé Congo, les femmes sont très peu représentées dans les postes à responsabilités, a indiqué Michel Elvis Kenmoe. À Radio-Congo, sur un total de 462 agents, aucune des 282 femmes n’a été nommée à l’un des cinq postes de direction. Une seule est chef de service. Le constat est le même du côté de Télé-Congo.

Sur le plan de l’exercice professionnel, certains reportages sont l’exclusivité des hommes. Ce qui prouve à suffisance que les femmes sont encore reléguées au second plan.

Ce manque de considération pour la femme se vérifie aussi dans les contenus des articles. Lorsqu’ils présentent un homme, il est décrit avec toute son expertise et ses qualités intellectuelles. Il est ministre, directeur général, ingénieur ; donc une personnalité digne de respect. À l’opposé, la femme, même à diplôme égal ou parfois plus instruite, ne bénéficie pas de ces égards dans les productions médiatiques. Elles sont le plus souvent présentées comme victimes de viol ou de violences conjugales, donc comme des êtres de moindre importance. La femme exerçant dans les médias continue de subir le poids de la tradition et de la religion. Or la société est composée de femmes et d’hommes.

Les médias, qui sont le reflet de la société, devraient faire la part égale entre l’homme et la femme qui sont égaux par nature.

Ainsi, Michel Elvis Kenmoe a plaidé pour la prise en compte de la problématique du genre féminin qui, selon son organisation, est une nécessité du développement. « Toute forme de discrimination fondée sur le genre est une violation des droits de l’homme et un obstacle à la paix et au développement », a-t-il conclu.

La représentante de l’Unesco au Congo, Ana Elisa Afonso, a appuyé ces analyses, ajoutant : « Cette rencontre est loin d’être la dernière. »

Rappelons que ce séminaire a été organisé par le bureau de l’Unesco en collaboration avec le ministère de la Communication.

Fortuné Ibara et Antsoha Eudoxie Irène (stagiaire)