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Guerre

Mardi 17 Mars 2020 - 19:24

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Que le président Emmanuel Macron tire la sonnette d’alarme en disant solennellement aux citoyens français que la « guerre » est déclarée sur le front sanitaire en raison de la pandémie du coronavirus est tout à la fois juste et logique. Car c’est bien un conflit planétaire qui se précise de jour en jour et qui pourrait provoquer un désastre sans précédent au sein de la communauté humaine s’il n’est pas conjuré sans délai à l’échelle mondiale.

Mais ce que ne dit pas le chef de l’Etat, ou plus exactement ce qu’il n’a pas dit avec suffisamment de force lors de son nouveau discours à la nation lundi soir, c’est que la bataille qui s’engage sur les cinq continents ne sera gagnée que si les pays riches de l’hémisphère nord se préoccupent sérieusement d’aider les nations émergentes de l’hémisphère sud à s’engager elles aussi dans ce combat vital pour l’humanité. Appeler ses compatriotes à se mobiliser pour contenir puis éradiquer la pandémie est un geste de bon sens qui doit être salué, mais cette mobilisation, aussi intense soit-elle, ne mettra évidemment pas fin à la pandémie du Covid-19.

Sans doute épargnera-t-elle de nombreuses vies humaines en France et plus généralement en Europe, mais si elle ne s’accompagne pas d’une action conjuguée à l’échelle mondiale, autrement dit sur les cinq continents que compte la planète, elle ne sera en réalité qu’un sursis très temporaire dont seuls les peuples riches profiteront à court terme avant de se trouver à leur tour plongés dans un chaos médical qu’ils seront incapables de gérer correctement. Ceci tout simplement parce que le Tiers-monde compte à ce jour plus de la moitié des humains qui vivent sur la Terre et que de ce fait c’est bien en Afrique, en Asie, en Amérique latine que va se jouer cette partie décisive.

Nous ne saurions donc trop conseiller au président Emmanuel Macron, dont les propos ont été relayés avec force par les réseaux sociaux, de compléter son message aux Français en lançant à la communauté mondiale un appel à unir ses forces pour gagner la guerre qui débute. L’enjeu est en effet tel aujourd’hui que seule une coordination générale permettra de conjurer le pire qui se prépare et il revient aux pays riches de le reconnaître en apportant leur aide aux nations moins riches qui les entourent.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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