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La théorie du complotSamedi 9 Avril 2016 - 12:59 Faut-il s’étonner que l’un ou l’autre leader de l’opposition radicale affirme sur les antennes et dans les colonnes de médias étrangers que l’offensive meurtrière des « ninjas » dans les quartiers sud de Brazzaville, la semaine dernière, était voulue par les autorités de la République afin de permettre la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle ? Evidemment non. C’est plutôt le contraire qui eut été surprenant compte-tenu de la vilaine claque assénée par les citoyens congolais le 20 mars aux candidats de cette même opposition. Même si la page de l’élection présidentielle est tournée, il convient cependant de méditer sur les arguments ainsi avancés par des personnalités que leur expérience du pouvoir devrait inciter à plus de prudence. Même si, en effet, l’une ou l’autre d’entre elles nourrissent de profondes frustrations personnelles et tentent de faire payer aujourd’hui à leurs mentors le prix de leurs échecs passés, elles devraient toutes garder présentes à l’esprit le fait que partout dans le monde les gouvernements font face à des actes terroristes qu’il est difficile, voire même impossible de prévenir. Affirmer que les autorités congolaises ont laissé, voire même favorisé l’arrivée des « ninjas » à Bacongo et à Makelekele dans le but de semer la panique au sein de la population de la capitale constitue une agression envers l’Etat et les Forces de l’ordre que la Justice congolaise devrait être appelée à sanctionner sans délai. Elle traduit une négation de l’Etat de droit d’autant plus grave que ces accusations manifestement absurdes, sont complaisamment relayées par des médias étrangers qui depuis le départ, c’est-à-dire depuis le référendum constitutionnel, s’acharnent contre toute évidence à projeter du Congo l’image d’un pays instable, misérable, en proie aux pires tourments. Elle montre à quel point la notion d’Etat de droit est absente du raisonnement de ceux-là même qui ambitionnent de gouverner un jour notre nation. Disons-le donc sans détour : les échecs cuisants infligés ces six derniers mois à l’opposition radicale par les citoyens congolais devraient inciter ses dirigeants à faire un « mea culpa » public plutôt qu’à développer une théorie du complot qui ne peut que dégrader encore un peu plus leur image dans l’opinion. Le comprendront-ils avant qu’il soit trop tard ?
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