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Les peuples autochtones face aux changements climatiques

Jeudi 14 Juillet 2022 - 19:14

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Vivant en harmonie avec la nature, les peuples autochtones contribuent à sauvegarder 80 % de la biodiversité mondiale et détiennent bon nombre des solutions à la crise climatique, bien qu’ils constituent moins de 5% de la population mondiale.

Les changements à l’échelle des écosystèmes ont de lourdes conséquences pour les peuples autochtones, la protection et la gestion de la faune, des pêcheries, des forêts, des mangroves, de la savane, des terres humides, des montagnes et des écosystèmes des petites îles et ont des effets dramatiques sur l’utilisation traditionnelle et coutumière des espèces ainsi que des ressources qui sont importantes pour leur vie économique. Pour cette population, les conséquences des changements climatiques ne sont pas simplement physiques. Beaucoup considèrent que ces changements menacent ses moyens d’existence, son économie et ses ressources et entraînent une érosion de la vie sociale et culturelle ainsi que la perte des savoirs traditionnels. Tandis que les discours prononcés à l’échelle mondiale se concentrent sur la recherche de solutions d’adaptation et d’atténuation par des moyens scientifiques et technologiques, les perspectives du changement climatique auxquelles les peuples autochtones font face posent un défi supplémentaire à leur capacité de s'adapter, de répondre aux changements environnementaux et sociaux.

Les peuples autochtones dépendent des ressources naturelles et habitent souvent au sein d'écosystèmes divers mais fragiles. Parmi les habitants de la planète, ils sont les plus marginalisés, les plus appauvris et les plus vulnérables. Alors qu’ils ont le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre qui caractérisent les changements climatiques causés par les activités humaines, ils supportent le choc de la crise climatique et ont moins accès aux ressources et au soutien politique et institutionnel qui leur permettraient de faire face à la situation. Ils doivent s’adapter à un environnement changeant et créer des stratégies pour pouvoir répondre aux changements qui surviennent de la diminution de la banquise et des chutes de neige dans l’Arctique, du recul des glaciers dans les régions de haute altitude, de l’érosion des régions côtières et de l’élévation du niveau de la mer, de la diminution des pluies dans les zones tempérées, à l’augmentation des incendies de forêts tropicales.

Alors que la communauté mondiale se concentre sur les moyens de lutter contre les effets du changement climatique et de passer à un avenir à faible émission de carbone, l’impact sur les peuples autochtones ne doit pas être oublié pour au moins trois raisons. Premièrement, les peuples autochtones dépendent de la biodiversité et des services fournis par les écosystèmes locaux pour leur subsistance et leur bien-être. Cela signifie que ces communautés sont plus vulnérables que la plupart aux effets du changement climatique.

Deuxièmement, les peuples autochtones sont les dépositaires d’une mine de connaissances environnementales, qui peuvent être essentielles à une adaptation efficace au changement climatique. Ces connaissances sont précieuses, entre autres raisons, pour aider à la reconstitution des références historiques, trouver des modes d’adaptation adéquats d’un point de vue culturel et faciliter la mise en place de mécanismes d’adaptation au changement climatique, tous ces éléments concourant à la survie des peuples autochtones dans des conditions difficiles.

Troisièmement, et compte tenu de ce qui précède, figure la nécessité de tenir compte du droit des peuples autochtones de participer aux prises de décisions sur les questions les concernant et de leur droit d’être consultés sur l’utilisation qui est faite de leurs savoirs. Les savoirs traditionnels offrent aux peuples autochtones des instruments leur permettant de gérer leurs ressources naturelles, mais ils constituent également un mode de vie et une manière distincte de voir le monde.

 

 

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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