Littérature : Bienvenu Okiemy dédicace ses deux ouvrages

Mercredi 24 Février 2016 - 19:44

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La cérémonie de dédicace de ces ouvrages, « De la novation politique du Congo » et « Discours sur l’accomplissement du vœu de la Nation », a eu lieu le 24 février 2016 à la terrasse du musée Galerie du bassin du Congo (des Dépêches de Brazzaville).

Intervenant en premier, le préfacier de l’ouvrage « De la novation politique en République du Congo », maître Aimé Emmanuel Yoka, a parlé de la pluralité des pouvoirs. Si les sociologues en dénombrent 86, pour cette cérémonie, maitre Aimé Emmanuel Yoka, en a retenu trois. Il s’agit du pouvoir traditionnel ; du pouvoir charismatique ; et du pouvoir rationnel dit moderne qui est issu des lois. Et quand on a le pouvoir a-t-il ajouté, la question qui reste à évoquer, est celle de son utilité sociale. A propos, il a parlé de Jean Jacques Rousseau qui déclare qu’il est dans l’ordre naturel des choses qu’un grand, commande un petit. Et Aristote d’ajouter que la fonction de la cité est de faire le bonheur des citoyens.

 Sitôt après, le professeur Benjamin Boumakani, a fait la description de ce livre. Il s’agit d’un ouvrage de 101 pages, publié en 2016 aux éditions l’Harmattan, structuré en 8 chapitres et judicieusement complétés par des annexes dont la portée documentaire et historique est indéniable. Fruit d’un parcours documenté et enrichi par une doctrine maîtrisée, la réflexion de l’auteur, a précisé le professeur Benjamin Boumakani, est construite autour de principaux axes :

Dans le premier axe, (qui regroupe le chapitre 1 au chapitre 3), l’auteur entend montrer que la novation politique et les changements de société sont consubstantiels. Ce faisant, la novation politique est largement déterminée par les bouleversements sociaux qui appellent la définition des règles nouvelles. Dans le second axe, (qui regorge le chapitre IV au chapitre VIII), l’auteur illustre les novations consacrées dans la constitution du 6 novembre 2015.

L’auteur explique et justifie le changement de la Constitution du 20 janvier 2002 par la Constitution du 6 novembre 2015. La Constitution, en tant que contrat social est un miroir des mutations de la société. Le changement de la constitution en 2015, est une exigence des mutations intervenues dans la société congolaise et de son adaptation au temps présent. Une telle option a conduit l’auteur au choix d’une méthode qui appréhende le droit en le mettant en relation avec la réalité dans laquelle il s’inscrit. Pour Bienvenu Okiemy, la science juridique n’est pas une science désincarnée, indifférente aux mutations de la société et consacrée qu’à l’étude exclusive de la norme juridique. Celle-ci doit prendre appui sur les faits et la réalité sociale. Bienvenu Okiemy, par cette démarche, réclame sa filiation intellectuelle avec le professeur Charles Chaumont, le maître de l’école de Reims en droit international qui se proposait d’expliquer le droit international en le mettant très justement en relation avec la réalité qui le détermine.

La fermeté du raisonnement de l’auteur ne manque pas de séduction surtout lorsque, chemin faisant, il rend compte des opinions contraires aux siennes sans jamais se laisser porter par la tentation de se poser en tabernacle de la vérité. Après avoir expliqué l’impérieuse nécessité du changement de la Constitution du 20 janvier 2002 au regard des mutations de la société congolaise, l’auteur dresse, dans un second axe, le tableau illustratif de la novation politique telle que consacrée par la Constitution du 6 novembre 2015. A cet égard, deux principaux registres retiennent l’attention de l’auteur : le registre des institutions et le registre des réformes de société.

La recension du deuxième ouvrage de Bienvenu Okiemy, « Discours sur l’accomplissement du vœu de la nation » a été faite par le professeur Grégoire Léfouoba. Préfacé par Renaud Dutreil (ancien ministre français), ce livre est structuré en deux parties. La première, est composée des comptes rendus des conseils des ministres en six paragraphes de 2009- 2015. Et la deuxième  est marquée par les allocutions du ministre de la Communication et des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, en cinq paragraphes de 2010 à 2015. Toutes ces parties encadrées par l’introduction sous le titre : La culture est avant tout une communication alors que la conclusion parle de l’accomplissement du vœu de la nation. Ce livre, a souligné le Pr Lefouaba, se réfère à Marien Ngouabi notamment pour son discours du 31 juillet 1972.

Des ouvrages qui disent le droit

Répondant aux questions des intervenants, Bienvenu Okiemy a souligné que ces ouvrages ne prolongent pas les querelles, mais disent le droit. S’il a travaillé sur une interprétation de la nouvelle Constitution, c’est bien, parce que c’est un sujet d’actualité, c’est ce que la doctrine dit en matière d’interprétation des normes constitutionnelles. Le sujet du livre de la Novation politique en République du Congo, n’est pas un sujet politique, c’est plutôt un sujet de droit, c’est une réflexion juridique qui ne va pas s’arrêter parce qu’il y a des considérations politiques, a-t-il précisé.

Parlant du président Marien Ngouabi, Bienvenu Okiemy, a dit que ce livre est un ouvrage de droit avec des accointances politiques, parce que la réflexion juridique ne saurait s’exonérer d’une quelconque incursion politique, d’une incursion de l’histoire. « Si nous avons parlé du président Marien Ngouabi, ce n’est pas parce qu’il a été un acteur politique de ce pays, mais c’est parce qu’à un moment donné, il a posé un acte politique qui a des connotations juridiques, en ce moment-là, on n’en parle, parce que cela est d’actualité ».

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : le Pr Benjamin Boumakani, les ministres Aimé Emmanuel Yoka, Bienvenu Okiemy, Anatole Collinet Makoso et le Pr Grégoire Léfouoba (FILEminimizer) Photo 2 : une vue de l’assistance

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