Livres : discours sur le Droit constitutionnel congolais

Préfacé par le Pr Placide Moudoudou, Droit constitutionnel, livre de 264 pages paru chez L’Harmattan le mois dernier, se focalise sur L’expérience congolaise (RDC), comme signifié par son sous-titre. La quatrième page de couverture nous renseigne sur le fait que le Pr Jacques Djoli Eseng’Ekeli tente d’y « dégager l’intelligence de la trame et de l’articulation constitutionnelles congolaises ». Au travers des écrits de cet auteur averti, « lecteur saisit ainsi l’idéalité juridique du peuple congolais à partir de son identité ». Il est question ici, souligne-t-on, de « la manière, les symboles, les rituels, les techniques, l’ingénierie dans la mise en œuvre des outils de gestion ».

Droit constitutionnel est un ouvrage digne d’intérêt d’autant plus qu’il paraît à un moment opportun. En effet, comme le note l’éditeur à ce propos : « Le débat sur la constitution refait surface dans l’actualité politique congolaise ». Aussi la nouvelle parution de «  par son éclairage historique fort fructueux » n’aura-t-il pas fort à s’imposer tel «  un matériau incontournable pour les étudiants conviés à la réflexion critique, afin qu’ils s’affirment comme des citoyens conscients des défis de la construction d’un État de droit »,

Le livre de Jacques Djoli se conclut par « un vibrant appel à la responsabilité historique ». L’auteur dont l’implication dans les questions de droit public congolais, davantage accrue au regard de sa charge précédente de vice-président de la Commission électorale indépendante, a trouvé là un moyen de lancer un appel à l’élite congolaise. Mieux, l’ex-sénateur élu de la Tshwapa fait une adresse, toute particulière à ses pairs, les « acteurs politiques impliqués dans les jeux et enjeux constitutionnels ». Ce, tenant compte du contexte singulier « d’un pays en plein apprentissage démocratique, et qui continue d’osciller entre la banalisation constitutionnelle et la consolidation du constitutionnalisme ». Par ailleurs, l’évolution attendue « ne pourrait être réduite à sa seule dimension juridique formelle ». En effet, cela requiert aussi « des changements psychoculturels, sous la forme de processus de civilisation, d’intériorisation et d’ancrage des valeurs démocratiques s’avèrent évidemment indispensables, dans un pays confronté à la nécessité historique de préserver le consensus politique fondamental acquis depuis 2006 au prix de millions de morts », pense et affirme Jacques Djoli.