Lutte contre le terrorisme : l’Estonie et la Côte d’Ivoire vont envoyer des troupes au Mali

Vendredi 11 Mai 2018 - 12:08

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Cinquante soldats estoniens vont rejoindre l’opération Barkhane en fin mai ou début juin alors que la Côte d’Ivoire ambitionne de porter son contingent militaire dans la force de l’ONU dans le pays à six cents soldats, a-t-on appris de sources officielles des deux pays.

Le chef du département des opérations des forces armées estoniennes, le colonel Aron Kalmus, a indiqué que l’unité estonienne comprendra trente-six soldats d’infanterie, des traducteurs ainsi qu’une équipe de soutien de six personnes. Le contingent aura à sa disposition cinq transporteurs de troupes blindés Pasi XA-188, de fabrication finlandaise.

C’est pour la première fois que des soldats étrangers participeront directement à cette opération française. Ils seront déployés sur une base militaire proche de la ville de Gao, dans le nord du Mali. Leur principale tâche consistera à protéger cette base et patrouiller à Gao et dans les environs. Des militaires d’une trentaine de pays, dont des Allemands, des Néerlandais, des Suisses et des Suédois, sont allés au Mali, mais dans le cadre de la mission onusienne Minusma.

L’envoi de soldats estoniens au Mali obéit à la décision de Tallinn de contribuer au maintien de la paix dans ce pays, annoncée en mars. Le parlement estonien l’a confirmée le 9 mai : soixante-neuf députés ont voté pour et deux contre.

En ce qui concerne la participation de l’Estonie à une mission de la paix en Afrique, il faut signaler que ce n’est pas pour la première fois que ce pays va envoyer des soldats dans le continent. En 2014, ce pays membre de l’Otan et de l’Union européenne, avait envoyé cinquante soldats en Centrafrique, dans le cadre de la mission militaire européenne.

Le gouvernement estonien se félicite de ce que la coopération militaire avec la France soit bénéfique aux deux parties. Dans le cadre de ce partenariat, notamment en ce qui concerne l’opération « police de l’air » de l’Otan, quatre Mirage 2000-5 français ont entamé, le 5 mai, une mission de protection du ciel des trois Pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie). Ces appareils sont pour la première fois stationnés en Estonie, sur la base aérienne d’Amari, où ils ont remplacé des chasseurs italiens.

450 soldats ivoiriens attendus au Mali

S’agissant de la Côte d’Ivoire, qui avait déjà cent cinquante Casques bleus à Tombouctou depuis un an dans le cadre de la Minusma, elle y enverra quatre cent cinquante soldats supplémentaires, selon le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Marcel Amon Tanoh. Interrogé sur l’envoi de ces soldats, le président ivoirien, Allassane Ouattara, a confirmé le déploiement prochain du contingent. « Nous avons saisi les Nations unies pour que la Côte d’Ivoire puisse accroître sa contribution à la Minusma », a-t-il déclaré, le 10 mai, au cours d’un point presse avec son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta, qui était en visite officielle à Abidjan.

Les journalistes ont profité du séjour du président malien en Côte d’Ivoire pour lui poser la question de savoir s’il sera effectivement candidat à sa propre succession comme l’a déjà fait savoir la coalition des partis politiques proches du pouvoir. A ce sujet, l’actuel chef de l’Etat malien, qui n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature, a laissé entendre qu’il comptait bien se représenter à la présidentielle du 29 juillet dans son pays. « Il y a eu un début de réponse à cette question samedi dernier. Je crois que cette affaire est entendue », a-t-il précisé. Elu en 2013 pour cinq ans, Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, a été investi le 6 mai candidat à la présidentielle par une coalition de près de soixante-dix partis au cours d’une réunion à Bamako.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ces terroristes ont été en grande partie chassés et dispersés par une opération militaire lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature, en mai-juin 2015, d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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