Musique : la rumba congolaise a son premier recueil de partitions

Samedi 29 Mars 2014 - 14:45

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Rumba Parade est un opuscule composé de onze morceaux choisis de l’important répertoire local depuis les années 1950 jusqu’à la décennie passée dont il reprend les textes accompagnés d’une traduction en français.

Le baptême de Rumba Parade par Didier M’pambiaDistribué au Centre Wallonie-Bruxelles après avoir été porté sur les fonts baptismaux par le directeur général d’Optimum, Didier M’pambia, la publication que le Pr André Yoka tient pour expérimentale comporte 46 pages. Résultat d’une recherche laborieuse, l’ouvrage de portée scientifique ne fera pas l’objet d’une vente comme l’a souligné le directeur général de l’Institut national de arts (INA). Ainsi, le premier lot de trois cents exemplaires sortis« sera distribué à des partenaires qui peuvent contribuer à son enrichissement », a-t-il dit aux Dépêches de Brazzaville.

Rumba Parade est une œuvre à part entière de l’INA réalisée avec l’appui de la délégation Wallonie-Bruxelles. C’est dire que les onze morceaux choisis qui le composent ont été élaborés par sa section musique. L’on note ici les précieuses contributions de trois de ses enseignants, en l’occurrence l’assistant Michel Lutangamo, Héritier Mayimbi et le chef de travaux Jean-Romain Malwengo. Les deux premiers sont, entre autres, professeurs de violon tandis que le dernier dispense les cours d’histoire de la musique, d’esthétique et de critique musicale.

Fort de sa contribution à l’œuvre et en sa qualité de chef de section musique de l’INA, Jean-Romain Malwengo inscrit l’ouvrage dans la démarche dynamique dévolue à l’INA quitte à « contribuer efficacement à la préservation et à l’archivage du patrimoine musical congolais ». Aussi, la « remémoration scientifique » à laquelle il s’emploie, dit-il, « consiste en la transcription, en l’harmonisation et en la réorchestration de ces œuvres, pour les adapter aux techniques modernes et les interpréter au moyen des instruments classiques ». Voilà un des moyens choisi par l’INA pour « les codifier et les universaliser ». Dès lors, la publication de Rumba Parade, recueil des partitions des « Morceaux Choisis » de la rumba congolaise, est tenu pour un petit événement en soi.

Expérience novatrice et inédite

 Jean-Romain Malwengo a fait mention de la tentative initiale qui avait porté sur la toute « première sélection d’œuvres qui ont fait date, avec des traductions inédites lingala-français et leurs partitions, pour les fixer pour l’éternité ». Il a alors rappelé à la mémoire de l’assistance l’interprétation d’une cinquantaine d’œuvres rumba ainsi transcrites, harmonisées et réorchestrées, objet d’une expérimentation réussie par l’orchestre de chambre de l’INA. Cette besogne menée à bien depuis quelques années, tel qu’il lui a plu de le rappeler avait eu « comme point culminant la célébration du Cinquantenaire de l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale en 2010, mais aussi et surtout les manifestations culturelles d’accompagnement du XIVe sommet de la Francophonie à Kinshasa, en 2012 ».

Présenté comme un « florilège de onze morceaux classiques choisis de la rumba congolaise », l’opuscule dont la parution relève d’une « expérience novatrice et inédite » est tenue pour « une anthologie pilote, qui devra en appeler d’autres ». En effet, le chef de section musique de l’INA a dit toute l’ambition dont elle est chargée mue par le souci légitime « de faire de la musique congolaise, une musique classique, une musique savante, une musique susceptible d’être transcrite, harmonisée, orchestrée, interprétée au moyen des instruments classiques et étudiée par tous les experts ». Ainsi, « cette première sélection des « Morceaux choisis » a obéi d’abord à une motivation historique » quitte à privilégier les « ancêtres génétiques », les maîtres créateurs des premières formations orchestrales, les compositeurs « incontestables » comme Joseph Kabasele, alias Grand Kallé, François Lwambo, alias Franco, Pascal Tabu Ley, alias Rochereau ou Lucie Eyenga. Comme on le verra, la part de l’artiste-femme n’est pas négligée, puisque des noms comme Lucie Eyenga, Mbilia Bel y sont en bonne place », a-t-il expliqué.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Le baptême de Rumba Parade par Didier M’pambia