ONU-OMC : six femmes africaines font valoir le leadership féminin

Vendredi 12 Mars 2021 - 12:45

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Bien qu'il faille pour beaucoup d'entre elles jouer des coudes pour s'imposer dans nos sociétés patriarcales, les femmes ont permis à travers leurs actions de féminiser le leadership. En ce mois de mars qui consacre une journée à leurs droits, nous avons choisi de célébrer six femmes africaines qui ont conquis leurs galons de dirigeantes dans deux grandes sphères de décision mondiale : l’organisation des nations unies (ONU) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Phumzile Mlambo-Ngcuka

L’entité des Nations unies consacrée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes est sous commande de cette brillante professeure. Cette Sud-Africaine a voué sa carrière aux droits de la personne, à l’égalité et à la justice sociale. Elle a participé activement à la lutte pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud.

De 2005 à 2008, elle a été vice-présidente de l’Afrique du Sud. Auparavant, elle a été ministre des Ressources minières et de l’Energie (1999 à 2005) et ministre adjointe du Commerce et de l’Industrie (1996 à 1999). Elle a siégé au Parlement de 1994 à 1996 dans le premier gouvernement démocratiquement élu d’Afrique du Sud.

Mlambo-Ngcuka a commencé sa carrière en tant que professeure et a acquis une expérience internationale en tant que coordinatrice de l’Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines à Genève, où elle a mis sur pied un programme mondial destiné aux jeunes femmes. Elle a fondé la Fondation Umlambo, qui soutient le leadership et l’éducation.

Elle est titulaire d'un doctorat en éducation et technologie à l’Université de Warwick, au Royaume-Uni. Elle est depuis 2013 la directrice exécutive d'ONU Femmes, devant le Conseil de sécurité.

Ngozi Okonjo-Iweala

Depuis sa création en 1995, l’OMC a été dirigée par six hommes : trois Européens, un Néo-zélandais, un Thaïlandais et un Brésilien. Mais Ngozi Okonjo-Iweala a changé la donne. Économiste expérimentée, la nigériane nommée le 15 février dernier à la tête de l’Organisation mondiale du commerce est la première femme à la tête de l'institution, elle est aussi la première dirigeante originaire d'Afrique.

Deux fois ministre des Finances et cheffe de la diplomatie du Nigeria durant deux mois, Mme Okonjo-Iweala a commencé sa carrière à la Banque mondiale en 1982, où elle a travaillé pendant 25 ans. En juillet 2020, elle avait été nommée envoyée spéciale de l’Union africaine dans la lutte contre la pandémie (Covid-19) sur le continent. Sa mission : mobiliser des soutiens à l’international pour enrayer la crise économique mondiale qui touche de plein fouet les pays africains.

« Je crois qu'elle a fait du bon boulot, que ce soit au Nigeria ou dans les autres pays où elle a travaillé. Elle n'est pas juste aimée au Nigeria, elle est adorée, c'est un symbole (...) pour les femmes », déclarait, à son sujet Idayat Hassan, directrice du centre pour la démocratie et le développement, basé à Abuja au Nigéria.

Vera Songwe

Âgée de 53 ans, la Camerounaise dirige depuis août 2017 la Commission économique pour l’Afrique (CEA), l’une des cinq commissions régionales des Nations unies. Elle est la première femme à avoir pris les rênes de la CEA depuis sa création en 1958.

Avant de prendre la tête de la CEA, cette économiste a mené une carrière de 19 ans au sein du groupe de la Banque (BM), notamment comme directrice régionale de la Société financière internationale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ; directrice pays à la BM pour le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal puis conseillère du directeur général de cette institution financière pour l’Afrique, l’Europe et l’Asie centrale et du Sud. Vera Songwe est titulaire d’un doctorat en économie de l’Université catholique de Louvain, en Belgique.

Agnes Kalibata

Envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU pour le sommet sur les systèmes alimentaires en 2021, Agnes Kalibata a été nommée en décembre 2019, cette envoyée spéciale de nationalité rwandaise apporte son leadership, ses conseils et sa vision stratégique en vue du sommet qui vise : à maximiser les avantages d’une approche des systèmes alimentaires dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de relever les défis des changements climatiques. Kalibata préside l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) depuis 2014. Avant de rejoindre l’AGRA, elle a exercé les fonctions de ministre de l’Agriculture et des Ressources animales du Rwanda, de 2008 à 2014.

Elle est titulaire d’un doctorat en entomologie de l’Université du Massachusetts, aux Etats-Unis.

Bintou Keita

C’est depuis octobre 2017 que la Guinéenne Bintou Keita a été nommée sous-secrétaire générale de l'ONU pour l'Afrique, aux départements des affaires politiques et de la consolidation de la paix. Agée de 63 ans, Bintou Keita a rejoint les Nations unies en 1989. Cette dernière a occupé auparavant plusieurs postes de responsabilité au sein du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) au Tchad, au Congo, à Madagascar, au Cap-Vert, au Rwanda, au Burundi et à New York. De 2007 à 2010, elle a travaillé en tant que représentante exécutive adjointe du secrétaire général pour le bureau intégré des Nations unies au Burundi. Elle a également travaillé pour le Programme des Nations unies pour le développement ainsi que pour l’Agence canadienne de développement international en Guinée. Bintou Keita est détentrice d’un master en économie sociale de l’Université Paris II, en France, et d’un diplôme d’études supérieures en administration et gestion des affaires de l’université de Paris IX, en France.

Mbaranga Gasarabwe

Elle est représentante spéciale adjointe pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali depuis 2015. Mbaranga assume également les fonctions de coordonnatrice résidente des Nations unies, de l’Action humanitaire et du Pnud.

Cette Rwandaise âgée de 60 ans dispose de plus d’une vingtaine d’années d’expérience dans les domaines humanitaires et du développement au sein des Nations unies, axée en particulier sur l’Afrique. Elle est titulaire d’une maîtrise en économie de l’Université du Burundi, ainsi que d’une maîtrise en gestion et administration des affaires de l’Arthur D. Little School of Management, connue désormais sous le nom de Hult International Business School, aux États-Unis.

Durly Emilia Gankama et Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

Photo: Les femmes évoquées dans l'article

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