Parlement : l’IRDH exige des éclaircissements sur les fonds alloués aux deux chambres

Samedi 3 Septembre 2022 - 15:52

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La structure recommande à l’Inspection générale des finances (IGF) d’auditer les comptes de deux chambres du Parlement congolais, partant de la  dénonciation d’une forme de corruption institutionnalisée consistant à verser des sommes d’argent indues aux députés nationaux.

Dans son communiqué du début septembre 2022, l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) dit attendre de l’IGF ainsi que des services judiciaires compétents habilités de contrôler les fonds alloués au Parlement ou de se saisir d’office de la dénonciation faite par le député Martin Fayulu Madidi, en date du 30 août 2022. « Une enquête sur le fonctionnement du Parlement s’impose, d’autant plus que les poursuites  contre l’honorable Kabund-a-Kabund Jean-Marc portent sur les mêmes dénonciations des millions de dollars en liquide qui quitteraient la RDC, vers des paradis fiscaux », a souligné cet institut.

L’IRDH rappelle, en effet, que dans son communiqué signé le 30 août, le président du parti  d’opposition, Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) se dit être « profondément indigné d’apprendre que la rémunération des députés nationaux s’élève, depuis janvier 2022, à 21 mille dollars américains, en violation flagrante de la loi budgétaire ». Déplorant une telle affection de fonds publics, l’IRDH rappelle que ces dits fonds « proviennent aussi des taxes perçues sur le travail pénible des pauvres femmes maraîchères, des mamans ya zando et des petits cultivateurs des denrées alimentaires qui ne bénéficient aucunement de l’assistance de l’état ».

Christophe Mboso menace de sanctionner les députés

De son côté, le président de la chambre basse du Parlement, Christophe Mboso, par son directeur de cabinet, Samuel Mbemba, promet des sanctions contre tous les députés nationaux qui oseront soutenir les propos de Martin Fayulu sur cette affaire de 21 mille dollars américains des émoluments des députés. Pour lui, tout élu du peuple, qui s’évertuerait à soutenir ces propos qualifiés par lui de mensongers, doit apporter des preuves tangibles pour prouver cela. « Les députés nationaux qui s’évertuent à faire semblant de soutenir, mais sans le prouver, les propos mensongers portant le salaire des députés à 21 000 $ seront sanctionnés », indique-t-il dans un message relayé par la cellule de communication de l’Assemblée nationale. Dans un passé récent, rappelle ce message, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée natinale a promis aux députés Papy Nyango et consorts qu’ils allaient être sanctionnés. Cela n’a pas tardé. « Avancer une déclaration sans le prouver est condamnable », insiste ce service.

Mais déjà le directeur de cabinet de Christophe Mboso admet que les députés Sesanga et Kasekwa, qui ont soutenu les propos de Martin Fayulu, n’ont pas pu apporter des preuves de ces allégations. « Sesanga et Kasekwa ont utilisé des formules alambiquées tendant à faire croire qu’ils soutiennent les propos de Martin Fayulu. Mais ils n’ont rien prouvé », note la cellule de communication de la chambre basse.

L’Assemblée nationale refuse de dévoiler le salaire des députés

Malgré cet effort pour contredire les propos de Martin Fayulu et tous ceux qui vont dans le même sens que le président de l’Ecidé, le directeur de cabinet de Chistophe Mboso se refuse de donner la « bonne information », selon lui. « Ce que le bureau dit est que le chiffre avancé est faux. Je le dis haut et fort », se contente-t-il de souligner. « Le salaire de quelqu’un est quelque chose de sacré », argue-t-il. Et de rappeler que « l’éthique ne plaide pas pour la publication des chiffres ».

Il est rappelé que des réactions fusent de partout depuis que l’opposant Martin Fayulu a affirmé que les députés nationaux touchent 21 000 dollars par mois comme émoluments depuis janvier de l’année en cours. Alors que certains soutiennent ces allégations du président de l’Ecidé, d’autres, parmi lesquels les tenants du pouvoir en place et leurs alliés, ont embouché leurs trompettes pour contredire Martin Fayulu. Dans cette défense, chacun vient avec ses chiffres. Ce qui met l’opinion dans la difficulté de retenir leurs argumentaires et de se faire une religion quant à ce que touchent réellement les élus du peuple et ses représentants.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les députés nationaux lors d'une plénière/DR

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