![]() Prison de Makala : la détention de l’opposant Ernest Kyaviro préoccupe l’AcajLundi 20 Avril 2015 - 15:00 Le Parquet général de la République, qui l’y a transféré après quatre-vingt-six jours de détention au secret, a souligné cette ONG, l’accuse d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, d’incitation à la désobéissance civile et la rébellion.
L’Acaj dénonce, dans cette action, l’inculpation automatique de ce politicien, « étant donné que sa détention était devenue illégale depuis le 25 janvier 2015, et qu’il est très malade des suites de la torture que des agents de l’État lui ont administrée et il a perdu 15 kilos ». « L’inculpation automatique des personnes transférées par l’ANR, après une détention au secret, participe à la violation des droits fondamentaux des détenus et à l’enracinement de la culture de l’impunité », a déclaré le président de l’Acaj, Me Georges Kapiamba. Le procureur général de la République, a-t-il ajouté, a la responsabilité de faire libérer toutes les personnes détenues actuellement au secret par les services de sécurité et poursuivre les auteurs de la pratique de torture. L’Acaj exige, par ailleurs, la libération sans condition de l’opposant Ernest Kyaviro ainsi que d’un membre du parti politique MSR/Goma, M. Patrick Mundeke, arrêté à Goma le 22 janvier, qui est aussi accusé d’être instigateur des manifestations contre la modification de la loi électorale. Cette ONG rappelle que le 22 janvier 2015, Ernest Kyaviro a été arrêté en présence de son épouse à Goma et transféré à Kinshasa le 23 du même mois, avec des habits déchirés et le visage tuméfié. En croire cette association, la police l’avait accusé d’être instigateur des manifestations contre la modification de la loi électorale organisées à Goma et dans d’autres chefs-lieux de territoires du Nord-Kivu. « Ligoté (deux coudes dans le dos) et embarqué dans une Jeep 4X4 de l’armée et placé à côté d’un cercueil vide acheté par la police après son arrestation, il a fait objet de torture lors de son arrestation et sa détention au cachot de l’ANR. », a souligné cette ONG. L’Acaj a également noté que durant quatre-vingt six jours, il n’a pas eu droit à la visite familiale, ni à l’assistance de son avocat. Et tombé malade le 15 février, il n’a pu être consulté par un médecin que le 22 mars, et sur huit médicaments que le médecin lui a prescrits, il n’a reçu qu’un seul.
Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Le président de l'Acaj, Georges Kapiamba/Photo Adiac |