Protection de la nature : le charbon de bois durable contribue à préserver le parc des Virunga

Samedi 22 Août 2015 - 12:45

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Le combustible est obtenu grâce au projet Ecomakala du WWF. Un premier lot de seize tonnes a été mis en vente depuis la première moitié du mois d’août.

Dans une communication du 20 août, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a salué la contribution de l’utilisation du charbon de bois produit à partir d’arbres plantés autour des Virunga pour la préservation de cette aire protégée.

Ce combustible obtenu grâce à son projet Ecomakala, a noté WWF, est désormais disponible en grande quantité à Goma où un premier lot de seize tonnes a été mis en vente depuis le 12 août.

Il est à rappeler que WWF mène des projets de reboisement dans la région, en vue d’atténuer les pressions de la déforestation sur Virunga, qui est le parc le plus riche en biodiversité en Afrique. Depuis son démarrage, il y a huit ans, le projet EcoMakala, renseigne-t-on, a travaillé avec plus de sept mille agriculteurs locaux et a permis le reboisement de plus de neuf mille hectares.

EcoMakala, qui aura dépassé, fin 2015, dix mille hectares reboisés, fournit également aux propriétaires fonciers un appui technique et financier partiel pour établir et gérer les parcelles de plantation d’une superficie de 1 à 2 hectares en moyenne. Alors que les estimations montrent que dans les trois à cinq prochaines années, ces plantations auront la capacité de couvrir jusqu’à 20% des besoins annuels en charbon de bois de Goma.

La ville de Goma, note-t-on, qui compte une population de plus d’un million d’habitants, consomme plus de 105 mille tonnes de charbon chaque année. Par ailleurs, une étude menée en 2015 par le Département international de l’Office national des forêts de France, citée par WWF, a révélé que 56 % du charbon de bois consommé dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu proviendrait illégalement de l’intérieur du Parc national des Virunga, contribuant fortement à sa dégradation. Ce qui motive notamment ce projet du WWF, cette ONG internationale de protection de l’environnement, fortement impliquée dans le développement durable, dont l’apport dans la préservation de ce patrimoine mondial de l’Unesco est plus que déterminant.

Le projet Ecomakala, auquel peuvent participer les petits planteurs-paysans qui mettent en place les boisements destinés à produire du charbon de bois, les associations locales qui produisent les plantules et appuient les planteurs dans leurs activités, ainsi que les associations de femmes qui produisent et commercialisent les foyers améliorés, vise notamment à créer une alternative à la coupe et la production de charbon de bois illégales en mettant une source légale de charbon de bois sur le marché. Ce charbon de bois est durable et renouvelable. Il est issu d’une plantation créé à cet effet.

Parmi les autres objectifs de ce projet, il y a également, l’amélioration de la filière du charbon de bois (améliorer la transformation du bois en charbon de bois et l’acheminement du charbon des régions rurales vers les centres urbains. Les bénéfices vont aux planteurs et aux consommateurs), la diminution de la demande en charbon de bois (appuyer la fabrication et la commercialisation de foyers améliorés qui réduisent la consommation de charbon de moitié), le renforcement de la protection du parc, avec l’Institut congolais pour la conservation de la nature, contre la production illégale de charbon de bois dans le parc, ainsi que le renforcement des droits fonciers (en collaboration avec UN-Habitat) et le soutien aux initiatives génératrices de revenus complémentaires, telles que la production de miel au sein des plantations.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des plantules destinées au reboisement/Photo WWF

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