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Quand les volumes horaires ne sont plus respectés à l’école !

Samedi 25 Février 2023 - 16:12

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Si les autorités en charge des questions éducatives ne redynamisent pas de vigilance autour du respect des horaires d'enseignement, ce serait une voie ouverte vers toute déviance en matière de non-respect des volumes horaires des disciplines enseignées à l’école durant les huit mois de la scolarité. Ces volumes horaires exigés par l’Institut national de recherche et d’action pédagogiques (Inrap) sont à peine respectés, surtout dans les écoles privées.

Au primaire, par exemple, chaque mois les apprenants devraient être évalués après un volume horaire relatif à certaines notions reçues. Au collège tout comme dans des lycées, ces évaluations se passaient tous les trois mois, à la seule condition que les élèves aient suivi régulièrement les enseignements en rapport avec les exigences indiquées par l’Inrap. Or, aujourd’hui, le français, par exemple, n’a plus que trois heures par semaine en classe de troisième au lieu de six heures comme l’exige l’Inrap.

L’une des causes de cette réduction des volumes horaires est le fait que de nombreux promoteurs des écoles évitent de beaucoup dépenser, l’heure étant payée à peine à 800 FCFA. Pour eux, plus les volumes horaires sont importants, plus ils dépenseront beaucoup d’argent dans les prestations des encadreurs. Une autre cause, c’est le fait que les enseignants ne veulent pas trop perdre le temps à l’école, d’autres activités étant à embrasser ailleurs. A cela, s’ajoute la sempiternelle question des grèves intermittentes de chaque année.

Dans la même optique, relevons la généralisation des fascicules qui ne sont jamais expliqués et ne sont que des amas de cours et exercices rabâchés ici et là. Ainsi donc, trente minutes suffisent pour distribuer des fascicules que de passer deux heures du temps avec des élèves. Quant à l’absentéisme, n’en parlons même pas. Des élèves sont toujours dehors, errant ici et là. Comment, dans ces conditions, les volumes horaires peuvent-ils être accomplis ?

Ces questions ont toutes été abordées lors de l’élaboration de la stratégie sectorielle de l’éducation 2021-2030. Il avait été constaté, en effet, que si cela persistait, les enfants qui sont dans le premier cycle de l’enseignement auront du mal à lire correctement. Que dire des mathématiques au collègue, par exemple ? Sans gêne aucune, les volumes horaires sont en train de décroître invraisemblablement. Au lieu de six heures de mathématiques par semaine en classe de troisième, il n’est pas rare de ne voir des enfants faire que trois heures. Un vrai gâchis !

Cette perte des horaires peut conduire à une évaluation « atypique » ou erronée. Ainsi donc, les heures totales des enseignements restent une question entière dans les différentes formations allant du primaire à l’université en passant par le collège et le lycée.

Il ressort d’un constat empirique que c’est dans les classes de CPI et de CMI, au primaire, et celles de la quatrième et de seconde, au collège et au lycée, que des notions sont les plus difficiles. Là-bas, les volumes horaires devraient obligatoirement être respectés afin que ces élèves puissent acquérir tous les instruments basiques de leur formation. Mais sur le terrain, la chose se présente autrement.

Cette question ne devrait pas seulement être une préoccupation des seuls pouvoirs publics, mais aussi desparents d’élèves. Suivez mon regard !

 

    

   

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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