Réforme du système éducatif : Osisa en plaidoyer pour l’intégration de l’art et la culture

Mardi 22 Juin 2021 - 18:56

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Objet de l’atelier de formation et d’information tenu les 17 et 18 juin au musée national à l’intention des acteurs de la société civile, le plaidoyer vise l’élaboration d’un plan d’action planifié et coordonné de manière efficace pour 2021 - 2025.

Dr Clémentine Faïk-Nzuji et Elfia Elesse animant la conférence de presse (Adiac)

Au cours de la conférence de presse organisée au lieu de l’atelier, le 21 juin, Open society initiative for Southern Africa (Osisa) a révélé qu’elle s’emploie à fédérer les différentes initiatives déjà existantes en vue de mener un plaidoyer conjoint. Consolider les vues au travers d’une plateforme qui devrait rendre plus efficiente l’action de défense des droits culturels et la promotion de l’art et la culture dans le système éducatif à mener au niveau de la classe dirigeante. L’expertise des acteurs de la société civile et associations impliqués, certains depuis plusieurs décennies, à l’instar du Dr Clémentine Faïk-Nzuji est mise à contribution à cet effet. De son côté aussi, le ministre honoraire Ntantu-Mey coordonnateur du Bureau d’action et d’éveil culturels à l’éducation mène une action de terrain de sorte que tous agissent chacun à différents niveaux. Osisa a mis toutes les parties prenantes en synergie après le constat « qu’il n’y a jamais eu véritablement une initiative commune portée auprès des décideurs », a dit Elfia Elesse. Et donc «la RDC étant à la présidence de l’Union africaine, c’est le moment idéal pour le faire », a-t-elle soutenu.

Comme l’a souligné la responsable du programme Justice économique et sociale d’Osisa, le plaidoyer est mené partant d’une prise de conscience des différents rôles que l’art et la culture tiennent dans la société. « Ils sont très souvent limités à une fonction esthétique, du divertissement. Créatif et innovateur, l’art participe pourtant au patrimoine, c’est aussi une question de géographie, sociologie, anthropologie et même de santé. N’ayant pas le plein sens de son identité, un citoyen ne peut pas être en bonne santé mentale », a affirmé Elfia Elesse. De ce point de vue, l’art et la culture ne sauraient donc pas être dissociés du vécu quotidien auquel ils participent pleinement d’où leur intégration légitime dans le système éducatif de la maternelle au niveau supérieur. Le plan d’action élaboré à cet effet est conçu pour 2021 - 2025. Dès lors, il lui est paru essentiel de « définir les concepts, identifier les bonnes pratiques de sorte à permettre la synergie de toutes les parties prenantes du système éducatif en RDC de promouvoir une compréhension commune de l’importance des arts et de la culture dans ce secteur ». Et plus encore, « leur rôle essentiel dans la réalisation des ODD, en particulier l‘objectif numéro 4 relatif au droit à l’éducation ».

Pour sa part, la professeure et chercheuse en linguistique, Clémentine Faïk-Nzuji a souligné la nécessité d’assurer l’éducation dans les langues maternelles en partant des cultures locales. Les enfants assimilent mieux à partir de leur environnement en fonction de leur vision du monde et sont donc plus créatifs et inventifs. Et d’expliquer d’expérience : « Au cours de mes recherches, j’ai constaté que les enfants qui étudient dans leurs langues maternelles, qui partent de leur propre culture, développent mieux leur intelligence, leur capacité d’observation et leur manière d’apprendre. Et même leur manière d’être. J'ai constaté des problèmes chez les  enfants africains qui passent leur temps à traduire ce qu’ils doivent apprendre ».La photo de famille des participants à l'atelier (Adiac)

Participant à l’atelier, Don Bosco Mbo Omaw a parlé de son bénéfice comme étant à la fois un moment de « formation et d’information ». Conscient du rôle et de la fonction de l’art et la culture, il a soutenu qu’il était crucial de s’engager dans le plaidoyer d’Osisa. « La société civile en collaboration avec les partenaires techniques et financiers nous devons nous lever pour militer pour l’intégration de l’art et la culture dans notre système éducatif, cela va de notre intérêt », a-t-il déclaré. Et de conclure : « Comme l’a dit Elfia, nous devons travailler pour les générations futures afin qu’elles le comprennent. C’est notre tour. Nos parents ont travaillé d’arrache-pied pour que nous ayons l’éducation dont nous jouissons aujourd’hui ».

Il sied de rappeler que le bureau d’Osisa est actif en RDC depuis 2010. Son programme a pour objectif de promouvoir l’émergence d’une société démocratique, respectueuse des droits de l’Homme et de la primauté du droit.

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Dr Clémentine Faïk-Nzuji et Elfia Elesse animant la conférence de presse (Adiac) Photo 2 : La photo de famille des participants à l'atelier (Adiac)

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