![]() Rumb’art : la femme, un des indispensables atouts de la rumbaDimanche 10 Juillet 2022 - 13:02 Commissaire de l’exposition ouverte du 24 juin au 15 juillet à Wallonie-Bruxelles, le peintre Franck Dikisongele, communément appelé Diki, met en relief la gent féminine, chanteuses et animatrices radio-télé qui ont accompagné la musique congolaise, soutenu les efforts déployés par les musiciens pour sa large diffusion.
En outre, Diki rappelle que la rumba, dont l’un des grands thèmes favoris reste l’amour, a ses muses à l’instar de tout art. Et, il n’en est pas une qui ait autant été citée que celle de Papa Wendo, reconnu comme le « père » de la rumba et de la musique congolaise moderne. « Wendo Kalosoy a chanté "Marie Louise", ce tube intemporel fait partie des classiques de la rumba, c’est naturel d’immortaliser cette femme », a-t-il soutenu. Le mérite, les honneurs rendus aux acteurs de la rumba ne devraient pas être le seul apanage de la gent masculine, pense Diki. « Pourquoi ne dit-on rien à propos de toutes ces femmes qui ont été aux origines de la rumba alors que l’on cite et pense à Wendo Kalosoy, Kallé Jeff, et tous ces autres noms que l’on connaît si bien ? », interroge-t-il. De ce questionnement est née une motivation qu’il a partagée au "Courrier de Kinshasa". « Mon regard s’est posé sur ces grandes dames, a voulu rendre concrète leur valeur dès lors qu’elles ont aussi fait parler de la rumba au même titre que leurs homologues. C’est dans ce contexte que se situent mes peintures, elles cristallisent les dames. L’on ne peut pas aborder la concrétude de la rumba sans les figures féminines. Il y a eu Abeti Masikini, M’Pongo Love, Tshala Muana, Mbilia Bel avant d’arriver à celles d’aujourd’hui. Pourquoi s’interdire de parler de la rumba au féminin ? D’ailleurs l’on ne devrait parler de la rumba ni au féminin, ni au masculin, mais de la rumba tout court », a expliqué le peintre. Art culinaire et danse En sus, à côté des hommes et femmes qui ont vulgarisé la rumba, il y a, dit-il, « les intrants de la rumba, les objets, les circonstances et moments, tout un ensemble de choses en plus des humains ». L’artiste a évoqué d’autres disciplines artistiques qui se sont exprimées autour de la rumba, « théâtre, arts plastiques, arts culinaires, etc. ». Et, particulièrement sur l’art culinaire, Diki cite une de ses peintures, « Le liboke » inspiré de "Sisika, bouquet de roses" de Papa Noël Nedule, interprété par Sam Mangwana. Savoir que le poisson en papillotes cuit dans des feuilles végétales cité dans ce tube est une des spécialités culinaires congolaises, un délicieux met bien apprécié des étrangers. De son côté, Hervé n’Damvu a peint "Origines", une grande toile (2,20m x 1,80m) où des femmes aux seins nus dansent au son du tambour que bat une musicienne. Évocation des origines de la rumba car, dit-il : « Nos ancêtres célébraient la rumba au départ appelée kumba. Les propriétaires d’esclaves ayant du mal à prononcer ce mot tel quel, kumba est devenu rumba. Tous les événements, décès, naissance, moments de tristesse ou réjouissances étaient accompagnés par la musique. La rumba fait partie de la culture congolaise, l’accompagne toujours ». Et de renchérir : « Il n’y a que des femmes sur cette toile, c’est fait exprès. L’image de la rumba n’est représentée que par des hommes aujourd’hui, pourtant, la danse est indissociable de cette musique, elle en fait partie. Le plus souvent ce sont les femmes qui sont en évidence dans les concerts, ce sont elles qui dansent alors que les hommes chantent, l’on ne peut pas les exclure ». Et, conclut-il : « En parlant de la rumba, je prône la femme car c’est elle qui mène la danse ».
Nioni Masela Légendes et crédits photo :1- Diki entre les toiles Lucie Eyenga, la reine de la rumba congolaise et Marie-louise et Wendo Kalosoy / Adiac
2 - Hervé n’Damvu posant à côté d’Origines / Adiac
Notification:Non |