Sergey Belyaev : « Nous regardons avec optimisme l’année 2015 »

Samedi 21 Février 2015 - 20:30

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Avant-poste de la diplomatie culturelle russe en Afrique centrale, le Centre culturel russe (CCR) de Brazzaville, dirigée de mains de maître par Sergey Belyaev, a passé une exceptionnelle année 2014. Plusieurs activités ont été organisées en commençant par la célébration de l’établissement des relations bilatérales Russie-Congo, ainsi que par des activités éducatives et culturelles sans oublier le voyage des jeunes leaders congolais en Russie. Dans une interview exclusive, Sergey Belyaev explique le bien-fondé de cette diplomatie culturelle.

Dépêches de Brazzaville. L’année 2014 a cédé la place à l’année 2015. Quel bilan faites- vous des actions du CCR ? 

Sergey Belyaev. Je tiens d’abord à rappeler que 2014 a été une année importante pour les relations bilatérales Russie-Congo. Brazzaville et Moscou ont commémoré le cinquantenaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Congo et l’union des Républiques socialistes soviétiques (URSS- aujourd’hui Fédération de Russie), par une exposition-photos, suivie d’un déjeuner d’amitié, mercredi 19 mars 2014, au palais du Peuple, sous le patronage du président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Une série de manifestations ont été organisées tout le long de l’année 2014 à l’occasion de l' anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques. Mais les activités permanentes du CCR concernaient évidemment  l’enseignement de la langue russe, l’éducation, la science, la culture, le sport, le tourisme et l’information.

DB. S’agissant de l’éducation, la tournée que vous venez d’effectuer récemment au nord du pays avec votre ambassadeur au Congo, s’inscrit-elle dans ce cadre ?

SB. Oui, parce que nous avons organisé deux cérémonies de remise des livres didactiques aux lycées de Gamboma et d’Ollombo au nord du Congo, dans le département des Plateaux, le 12 février 2015. Dans le lot de ce don que nous avons offert, il y a eu des dictionnaires, y compris les dictionnaires bilingues, des aide-mémoire en langue russe, en méthodologie de l’enseignement de la langue et littérature russes. Ont aussi été présentés les dictionnaires et le matériel didactique en CD.

DB. Le CCR a élargi également ses activités dans la sous-région, qu’en est-il exactement ?

SB. Effectivement, entant qu’institution régionale le CCR a élargi depuis longtemps ses activités dans les pays d'Afrique centrale comme la République démocratique du Congo (RDC), le Gabon, le Cameroun et dans une certaine mesure le Nigeria. Par exemple, nous avons tenu la quatrième semaine du cinéma russe du 9 au 12 décembre 2014 à Kinshasa. A l’occasion du lancement de cette manifestation culturelle, le ministre de la culture et des arts, Baudouin Banza Musala qui attache beaucoup d’importance au cinéma, a assuré, dans son mot de circonstance que la RDC bénéficiera de la riche expérience russe, pour mettre en place des structures pouvant aider le jeune cinéma congolais à s'épanouir.

DB. Est-ce cela qui explique votre présence au festival culturel Showa ?

SB. Le festival culturel Showa est une activité à laquelle nous avons pris part, du 12 au 15 avril 2014 à Kananga, capitale de la province du Kassaï occidental en RDC. Il portait sur les thèmes, que sont : la cinématographie russe et à la littérature de la province du Kassaï. Le CCR de Brazzaville a transmis une sélection des films russes à l’association des opérateurs culturels du Kasaï occidental. Il a été organisé avec la participation du maire de Kananga, Antoinette Kapinga Tsibuyi, le concours dénommé « Le trophée russe » pour les élèves de l’école du quartier Baka. Madame le maire a personnellement remis aux gagnants les souvenirs mémorables et les cadeaux transmis par le CCR, ainsi qu’un encouragement financier. A l’issue du festival il a été décidé d’utiliser les DVD offerts aux organisateurs pour réaliser avec la contribution et sous le patronage du maire de Kananga des projections « populaires » des films dans les quartiers reculés de la ville. Les opérateurs culturels du Kasaï, ont en reconnaissance, ont octroyé à la fin de cette activité les diplômes d’honneur au CCR et à son directeur pour leur contribution aux activités de la huitième édition du festival culturel Showa.

DB. Quel a été le moment fort de vos activités en 2014 ?

SB. Le moment fort de nos activités a été l’année passée le voyage des jeunes leaders africains en Russie. Le CCR a été l’organisateur principal de ce voyage du 24 au 27 août, à Moscou, d’un groupe de ces jeunes représentants des milieux sociaux et politiques du Congo (8 personnes), du Cameroun, du Gabon, du Kenya, de l’Egypte, de l’Afrique du sud et de la Tanzanie (encore 6 personnes). Quelques mois avant, une pareille visite a été effectuée avec notre assistance par un groupe des jeunes de la RDC. Lors de ces voyages dans la capitale russe, une série de tables rondes, de visites et de rencontres a été organisé ce qui a permis à nos invités de formuler une idée objective sur la politique et les institutions publiques russes. Ce ne sont que quelques exemples de nos activités de l’année passée. Nous regardons avec optimisme l’année 2015.

DB. Comment aviez-vous amorcé l’année 2015 qui vient de commencer ?

SB. Nous avons bien commencé l'année 2015. Le 24 janvier 2015, au Centre culturel russe s’est déroulé le vernissage de l’exposition des œuvres du cycle africain du peintre russe Alexandre Yakovleff (1887- 1938). Il a été présenté à l’attention des invités du CCR des reproductions de plusieurs tableaux, esquisses et ébauches du peintre russe, réunis en une seule composition artistique relative au 90ème anniversaire de sa participation à l’expédition transcontinentale « Citroën- Centre-Afrique » (1924-1925), appelée « Croisière noire ». Ont également fait partie de la composition de plusieurs albums artistiques consacrés au peintre russe, des copies, des documents liés à l’expédition "Citroën", où une place importante fut consacrée au rôle Alexandre Yakovleff en tant que peintre officiel de l’expédition. Les contemporains ont noté qu’il était l’un des premiers à saisir l’âme de l’Afrique et à attirer l’attention de l'opinion artistique mondiale vers la brillante esthétique africaine. Le vernissage de l’exposition a été un important événement dans la vie culturelle du Congo et a mis en valeur des racines historiques des relations des pays africains avec l’élite artistique Russe. L’exposition de l’œuvre du peintre, préparée grâce aux efforts du personnel du CCR, a été, en 90 ans, le premier « retour » d’Alexandre Yakovleff en Afrique.  

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : le directeur du CCR de Brazzaville