Voir ou revoir : « Elikya, ma part d’ombre »

Vendredi 26 Septembre 2025 - 10:30

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Avec « Elikya, ma part d’ombre », le réalisateur congolais Éric Kayembe s’attaque à une thématique rarement mise en avant sur grand écran : la vie des enfants albinos en République démocratique du Congo. Produit par Asli Dianna Ngulula, le film est inspiré d’une histoire réelle et cherche à briser le silence autour d’une réalité douloureuse.

L’intrigue suit Elikya, une mère confrontée à une épreuve terrible : son fils albinos a été enlevé, après que cette dernière a été chassée par son partenaire pour avoir accouché un albinos. Ce drame familial révèle les croyances et superstitions encore ancrées dans certaines communautés, où l’albinisme est perçu avec méfiance, parfois comme une malédiction. En retraçant ce vécu, le film lève le voile sur des souffrances trop souvent passées sous silence. Et à travers le regard maternel, il met en lumière la peur, l’injustice et l’isolement vécus par de nombreux enfants albinos.

Mais « Elikya, ma part d’ombre » n’est pas seulement une plongée dans la souffrance. C’est aussi un récit d’amour et de résilience. Elikya se bat pour retrouver son enfant et lui offrir une vie digne, malgré les obstacles. Le film devient ainsi une ode au courage maternel, tout en portant un message d’espoir et de reconnaissance.

Sorti en 2021 et présenté en avant-première à Kinshasa, l’œuvre a touché par sa sincérité et son engagement social. Réalisée avec des moyens modestes, elle témoigne néanmoins d’une volonté forte : utiliser le cinéma comme un outil de sensibilisation. En donnant chair à ce combat, Éric Kayembe met le spectateur face à une question universelle : comment protéger les plus vulnérables quand la société les rejette ?

À travers ce film, le cinéma congolais prouve encore une fois sa capacité à raconter des histoires profondément enracinées dans le réel, mais porteuses d’une résonance bien plus large. « Elikya, ma part d’ombre » est un film à voir ou à revoir, non seulement pour la qualité de son récit, mais aussi pour l’importance de son message : chaque vie, chaque enfant mérite d’être reconnu et protégé.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L'affiche du film/DR

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