Voir ou revoir : « Hybride » de Ori Huchi KoziaVendredi 18 Septembre 2020 - 13:29 Long-métrage d’environ 1h 26 min, le film du Congolais Ori Huchi Kozia, réalisé par Amour Sauveur en 2017, est une fiction dans laquelle son auteur interroge le sens des choses, le rapport de l’Homme au monde, à l’art et à soi-même.
Cette fiction a le mérite de rendre mystérieuse les scènes qui se déploient à mesure que la trame se déroule. Découpée en plusieurs parties, chacune avec son aventure, la seule jonction que laisse entrevoir l’auteur du film, c’est par exemple, celle de la représentation d’une société où règnent spiritisme, pouvoir, déloyauté, fourberie et pauvreté. Et pour peindre cela, Ori Huchi Kozia a choisi le surréalisme, tout en misant sur l’allégorie afin d’interpeller l’imagination de chacun. Il est clair que le scénario étendu et parfois rêveur, le manque de réactivité habituelle espéré par les cinéphiles congolais, la constance de la caméra sur les objets, la fermeté des dialogues, le tout manifesté dans une atmosphère chaotique, ont permis aux cinéphiles congolais, encore peu digestes de ce genre cinématographique à l'époque, de savourer un cinéma obscur qui appelle à l'intelligence et à l'examination profonde du public. A ce propos, la motivation de l’auteur pour cette œuvre est toute simple : « Pas de préambule pour s’imaginer la suite du récit. Tout est mélangé et arrivera ce qui doit arriver ». Un choix qu’assume entièrement le cinéaste congolais car, pour lui, faire des films n’est pas synonyme de s’identifier à qui que ce soit, le plus utile étant de satisfaire le public en osant quelquefois des univers jusque-là non exploités. Notons que le film « Hybride » a bénéficié de la collaboration de plusieurs acteurs congolais au talent affirmé, à l’instar de Sorel Boulingui, Harvey Massamba, Cleyde Ntari, Louis Moumbounou, Fred Balekita, Dodelvia Itoua. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :L’affiche du film/DR Notification:Non |