Voir ou revoir : « Marcher sur l’eau » d’Aïssa Maïga

Jeudi 18 Novembre 2021 - 19:08

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Sorti en salle dans une période coïncidant avec la tenue de la Cop 26 sur la lutte pour le changement climatique, le documentaire « Marcher sur l'eau » de l’actrice et réalisatrice française d’origine sénégalaise, Aïssa Maïga, vient une fois de plus montrer les effets de la dégradation du climat sur un échantillon de la population en vue d’édifier toutes les nations sur l’urgence de remporter ce combat qui paraît encore grand.

Réaliser « Marcher sur l’eau » a valu deux bonnes années à Aïssa Maïga. Un temps durant lequel la cinéaste française a parcouru Tatiste, un village au nord du Niger menacé par le réchauffement de la planète. L’œuvre est à la fois admirable et édifiante. Loin de tout misérabilisme et drame, le film accorde particulièrement une part belle à la force de survie, à l’innocence juvénile, à la valeur des engagements pour le bien de la communauté et à l’humour.

Comme d’autres jeunes filles, Houlaye, 14 ans, doit marcher des heures et des heures pour aller chercher de l’eau au seul puits disponible dans la région qui se trouve à 10 km de son domicile. Régulièrement, elle doit aussi prendre soin de ses deux petits frères pendant plusieurs semaines, quand sa mère part pour vendre des médicaments qu’elle a fabriqués et que son père s’en va chercher des herbages pour son bétail.

Ce qui est un peu triste c’est que pendant que le réchauffement climatique assèche la terre de Tatiste, celui-ci se trouve au-dessus d’un lac souterrain et la création d’un forage permettrait aux habitants de retrouver les ressources nécessaires à leur survie. Porté à l’écran par le charisme et la maîtrise du jeu d’acteur de la jeune Houlaye, « Marcher sur l’eau » dresse un portrait cruel, mais pourtant réaliste et touchant, avant de se terminer sur une note positive d’espoir.

En mettant en lumière les conséquences concrètes qu’engendre le changement climatique sur plusieurs Etats, d’Afrique particulièrement, le film montre qu’au-delà de la question de la survie des habitants et de la protection de l’écosystème, ce phénomène engendre d’autres préjudices collatéraux comme la déscolarisation des enfants, l’hygiène sanitaire, les agressions de femmes, la famine, la cohésion sociale et familiale, l’émigration, etc. « Pas d’eau, pas de quoi manger, ni se laver. Si nous avons de l’eau, nos enfants iront à l’école », exprime une narratrice dans le film. A un autre d’ajouter, « quand il y a un problème, nous sommes tous concernés. Nous allons trouver la solution ensemble. Tous ensemble ». La responsabilité de chacun et de tous est donc sollicitée.

Notons que « Marcher sur l’eau » avait été présenté en juillet dernier au festival de Cannes avant de recevoir en octobre l’étalon d’argent du documentaire à la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Une image tirée du film/DR

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