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Constitution

Mardi 21 Avril 2015 - 18:30

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Mieux vaudrait s’en convaincre dès aujourd’hui : si nous décidons de changer notre Constitution, comme semble l’imposer le bon sens, nous ne devrions pas commettre à nouveau l’erreur de copier presque mot pour mot les textes fondamentaux qui régissent des sociétés fondamentalement différentes de la nôtre. Conçues par des théoriciens qui ignoraient tout ou presque des mœurs et des traditions sur lesquelles reposent depuis des millénaires les nations de cette partie de l’Afrique, les Constitutions adoptées au lendemain des indépendances n’ont rempli que très sommairement leur mission. Et c’est probablement ce qui explique les difficultés que traversent la plupart de nos jeunes démocraties.

Si donc, comme il faut l’espérer, le peuple congolais décide de moderniser ses institutions à la faveur d’une modification en profondeur de sa Constitution, il doit exiger de ses gouvernants que le nouveau texte ne soit pas une simple copie de textes élaborés dans un autre monde, mais reflète bien les us et coutumes de la société pour laquelle il est conçu. Alors en effet, et alors seulement, ce changement nécessaire produira les fruits attendus ; alors et alors seulement nous franchirons un pas décisif sur la voie du progrès et de la gouvernance publique.

L’Afrique en général, l’Afrique centrale en particulier, ont suffisamment de spécialistes du droit constitutionnel, suffisamment d’experts formés dans les meilleures universités du continent pour ne pas être contraintes, comme elles l’ont fait jusqu’à présent, d’aller quémander ailleurs des idées, des schémas que ses propres ressortissants connaissent mieux que quiconque. Si l’une comme l’autre se décident à dépasser les schémas issus de la colonisation, elles rendront le plus grand des services aux peuples qui la composent. Et sans doute même amèneront-elles les vieilles démocraties à se poser des questions sur l’adaptation de leurs propres Constitutions aux réalités du temps présent.

Pour dire les choses crûment, c’est-à-dire d’une façon que jamais les autorités n’oseront employer, nous devons acquérir  notre indépendance dans ce domaine comme nous l’avons fait non sans mal dans les dernières décennies. Le temps de la soumission est révolu.

Les Dépêches de Brazzaville

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