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Ombres

Samedi 8 Octobre 2016 - 13:06

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À quelques semaines du premier Sommet mondial sur le climat qui se tiendra en Afrique, à Marrakech précisément, les acteurs se mettent en place sur le théâtre d’ombres que sera sans doute cette COP22. Pourquoi parler d’un théâtre d’ombres ? Mais tout simplement parce que derrière les gestes emphatiques, les nobles déclarations, les accords prétentieux se creuse à nouveau un vide qui ne peut qu’accélérer la marche de l’humanité vers l’abîme que celle-ci creuse depuis le début de l’ère industrielle. Ainsi le veut, ainsi l’exige la diplomatie « climatique » à laquelle tous les « grands » de ce monde se rallient ostensiblement, mais dont il ne sort rien ou presque rien de concret.

Parler et écrire ce qui précède alors que le Traité de Paris a enfin dépassé la semaine dernière les cinquante-trois signatures d’Etat nécessaires pour son entrée en vigueur paraîtra sans doute aussi pessimiste que déplacé à nombre de  nos lecteurs. Mais l’Histoire se chargera bien vite de démontrer que ce qui est dit ici et aujourd’hui relève du simple bon sens, de la simple observation de l’activité humaine sous toutes les latitudes.

Alors même, en effet qu’elles apposent avec de grands effets de manche leur signature en bas de textes réputés fondateurs pour l’avenir du genre humain, aucune des grandes nations industrielles ne prend vraiment les mesures nécessaires pour réduire les gaz à effet de serre qu’elles rejettent en masse dans l’atmosphère, aucune d’elles ne se préoccupe d’aider réellement les nations émergentes comme la nôtre à protéger les immenses forêts primaires qui les entourent, aucune d’elles n’applique vraiment les engagements qu’elles ont prises avec ostentation lors des sommets sur la nature qui se multiplient au fil des années.

Que cela plaise ou non à ceux qui nous lisent la vérité est que la défense de la nature est devenue un théâtre d’ombres sur lequel s’agitent des acteurs aussi nombreux et bruyants que peu crédibles. Sauf retournement de dernière heure  nous devons donc nous attendre à ce que rien ne sorte de concret de la COP 22. Mais cela ne doit pas nous empêcher de rêver à un monde plus juste, plus conscient, plus adulte, plus responsable que celui dans lequel nous vivons. Et, bien sûr, de continuer à œuvrer pour qu’il le devienne enfin un jour.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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