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Mercredi 25 Mars 2015 - 12:44

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Indiscutablement l’Histoire s’accélère sous nos yeux : avec, d’un côté, un rééquilibrage des rapports de force entre grandes puissances qui modifiera très vite les règles de la gouvernance mondiale et, de l’autre, une montée des tensions internationales dont la guerre impitoyable que se livrent les Musulmans  au Proche et au Moyen-Orient prouve la gravité.

Dans un pareil contexte, la pire erreur que les peuples comme les nôtres peuvent commettre serait de considérer qu’ils ne sont concernés en rien par la vaste redistribution des cartes qui surgira inévitablement du désordre présent. Non seulement, en effet, ils perdraient une occasion unique d’influer sur le cours des évènements, mais encore ils se condamneraient à être, comme ils le furent trop longtemps, des « objets » que les Grands manipulent au gré de leurs intérêts.

Ce jugement, nous ne sommes évidemment pas les seuls à le porter et l’on voit bien qu’il est de plus en plus partagé dans les sphères du pouvoir sur toute l’étendue du continent. Mais, jusqu’à présent en tout cas, il n’a eu aucun effet apparent sur la politique que suit l’Union Africaine, cette institution chargée de coordonner les actions des États et, plus encore, de parler en leur nom d’une seule voix. Face à l’Europe, aux États-Unis, à la Chine, à la Russie, à l’Inde et autres grandes puissances, l’Afrique reste étonnamment muette, jusques et y compris dans la gestion des crises qu’elle doit elle-même affronter.

De même donc que l’Organisation des Nations unies va devoir adapter ses institutions et son fonctionnement au nouvel équilibre mondial, de même l’Union Africaine va devoir se doter de moyens lui permettant d’influer sur le cours des évènements qui commandent directement ou indirectement son destin. Si elle ne le fait pas très vite, elle laissera passer une chance unique de s’affirmer et n’influera en rien sur le cours de l’Histoire à venir.

Dans le moment clé de son émergence que fut la fin de l’Apartheid en Afrique du Sud, des voix s’étaient élevées avec force, au sein même du continent, pour appuyer ce changement fondamental. Eh bien, le moment est venu aujourd’hui pour notre continent d’exiger la réforme de la gouvernance mondiale qui s’impose. L’Afrique n’a rien à y perdre et tout à y gagner !

Les Dépêches de Brazzaville

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