Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles : l'expérience de la Bouenza est encourageante, souligne Hermann Nzaou

Samedi 9 Avril 2016 - 10:59

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Le mauvais état de route, la distance entre le lieu de travail et le domicile, les conditions de travail rudimentaires, sont autant d’embarras qui ralentissent l’écoulement des produits des agriculteurs à Nkayi et à Madingou. Pour remédier à cette situation, le projet Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles de ces districts , piloté par l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement (Acted), en partenariat avec AZUR Développement, avec l’appui financier de l’Union européenne, se propose d'y apporter des solutions. Hermann Nzaou, chef de projet, nous en parle.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B) : Pouvez-vous nous parler du projet Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des districts de Nkayi et de Madingou ?

Hermann Nzaou (H.N) : L’appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles dans le département de la Bouenza particulièrement dans les districts de Nkayi et de Madingou  est un projet que nous coordonnons avec AZUR Développement via le Programme sucre, un programme financé par l’Union européenne.

L.D.B : Dans quel but est né ce projet ?

H.N. : Le but du projet est de limiter les risques de la sécurité alimentaire et de diversifier l’économie dans le département de la Bouenza. A l’origine, l’Union européenne avait signé un accord avec le gouvernement congolais en 2010, qui consistait à rendre le sucre congolais plus compétitif sur le marché. Et parmi les activités de ce programme, il y avait une composante sur la diversification de l’économie dans le département de la Bouenza, de sorte que les gens ne fondent pas leur espoir uniquement sur le sucre. C’est ainsi qu’Acted avec AZUR Développement ont répondu à cet appel à proposition de projet, où ils ont  proposé un projet pilote qui devrait appuyer les producteurs agricoles. Et parmi les activités de ce projet, nous avons  la formation à la gestion simplifiée des activités des producteurs, le transport qui permet aux  bénéficiaires du projet d'écouler leurs produits à des coûts très réduits.

L.D.B : Combien de temps a duré la formation ?

H.N. : La formation a duré cinq jours par session. Il y a eu dix sessions à Nkayi,  et il nous reste cinq sessions à Madingou. En fait, nous sommes à quinze sessions et pour tout le projet, nous devons en faire vingt. Ce sont des groupes de vingt personnes que nous formons. Maintenant avec l’impact des premières sessions, nous avons formé plus de bénéficiaires à Nkayi par rapport à ce qui était prévu.

L.D.B : Les résultats sur le terrain sont-ils encourageants ?

H.N. : Sans fausse modestie, je peux dire que les résultats sont plutôt encourageants. C’est un projet qui se mène bien, et je suis certain qu'il  va atteindre ses objectifs. Il y a certes des problèmes sur le terrain, mais cela ne relève pas du projet, ce sont plutôt des problèmes d’ordre social. D’abord nous sommes dans une zone très paupérisée, et un grand nombre des bénéficiaires, notamment ceux du district de Nkayi ont des sérieux problèmes financiers. Ils ont des étendues de terres cultivables, mais  les moyens financiers leur font défaut. Mais je pense que c’est une situation qui va rapidement trouver une solution car cela ne révèle pas de nos compétences. Ils ont suivi une formation, ils savent maintenant comment gérer l'argent,  le bénéfice et ce qu'il faut en faire.

L.D.B : Sur les 200 bénéficiaires, il y avait combien de femmes ?

H.N. : 90 femmes ont été formées.

L.D.B : Comment  se fait le suivi concernant le transport des produits agricoles des bénéficiaires vers Brazzaville ou Pointe-Noire?

H.N. : Parmi les bénéficiairesceux de Madingou ont bien pris le train en marche. A Nkayi, ils trainent encore les pieds. Mais en février tout cela va chambouler vu que nous rentrerons à la période des récoltes. C’est pour cela que nous envisageons mettre un deuxième véhicule sur la route dans la mesure où le trafic à Madingou est déjà très intense et on a parfois du mal à contenir toutes leurs marchandises. Imaginez vous que la majorité de nos bénéficiaires ont au moins un hectare de champ de manioc et cela revient au moins à 60 ou 100 sacs de foufous par personne donc, nous risquons d’être submergés.

 

Propos recueillis par Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Hermann Nzaou, chef du projet « Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des districts de Nkayi et de Madingou »

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