Art visuel : l’exposition « Marché Total » de Robert Nzaou à découvrir à l’IFC

Jeudi 8 Février 2024 - 15:15

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À travers l'objectif du talentueux photographe congolais Robert Nzaou, la série "Marché total" fait découvrir au public la richesse culturelle et l'énergie bouillonnante du marché Total, à Bacongo, lieu emblématique de la ville de Brazzaville. 

Le vernissage de l’exposition photographique “Marché Total” s’est tenue dans la soirée du 7 février à l’Institut français du Congo, (IFC) en présence de son directeur général, Lionnel Vignac ; de la directrice déléguée par intérim de l’IFC, Barbara Pamou ; du conseiller aux arts et aux lettres de la ministre de l'industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Émeraude Kouka ; ainsi que des professionnels et amoureux de la photographie. 

Dans sa série de photos « Madia ya bwala », Robert Nzaou présentait déjà, comme dans une démarche de photographie plasticienne, un certain intérêt pour les denrées alimentaires. Les sujets, des enfants essentiellement, étaient soit recouverts, soit entourés d'aliments du terroir congolais. Avec « Marché Total », l'entreprise est différente. Le photographe met en lumière et renseigne sur les actions de ses sujets, tout en suggérant un contexte social et environnemental. Le choix des plans d'ensemble, des prises de vue en plongée, place les aliments au cœur de la vie du marché. 

À travers cette collection réalisée cette année, dont un échantillon de trente photos a été présenté au public lors du vernissage, on parcourt en beauté, d’une part, immobiles, les vendeurs, et de l'autre, en mouvement, les acheteurs, et probablement, les passants. Le narratif n'exclut ni les taxis ni les bus, autres sujets inscrits dans une permanence de la mobilité. En choisissant le  marché Total, Robert peint sans doute l’ensemble des marchés comme miroir societal. 

« Pour moi, les marchés sont comme le miroir de la société. Et donc si tu veux savoir ce qu'un peuple mange, je crois que c'est au marché que tu vas aller voir. Et si tu veux savoir les tendances que ce soit la mode, la musique, c'est au marché que tout cela se passe. Documenter ce marché fait partie de ce que je considère comme un devoir d'archives, un devoir de conservation de notre histoire. La question que tout le monde m'a posé, c’est pourquoi le marché Total ? J’ai grandi entre Nkayi et Pointe-Noire. Déjà tout petit, on entendait beaucoup parler de ce marché. Aujourd’hui considéré comme un lieu emblématique de la capitale, il méritait d’être immortalisé », a justifié Robert Nzaou. 

Dans la même perspective, Emeraude Kouka a ajouté: « Le marché populaire demeure le principal lieu d'échange et d'approvisionnement, bien loin du supermarché. Sans doute est-il accessible à toutes les bourses, sans doute y trouve-t-on des denrées moins industrielles, plus consommables. C'est ici une brèche ouverte sur, à la fois, la représentation sociale d'une séparation de classes et la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Il n'échappe pas au photographe que le marché (populaire) est insalubre, avec son lot de mares et d'immondices ». 

En parallèle, Robert Nzaou propose une allégorie de la condition sociale, non sans prendre en compte une préoccupation vitale : la salubrité. Il tente ainsi d'exprimer la vérité du réel, en y ajoutant son empreinte esthétique. 

Satisfait d’avoir réuni un bon nombre de personnes pour le vernissage de la vitrine « Marché Total », le photographe congolais a remercié l’IFC d’avoir cru en ce projet. Il invite le public brazzavillois à visiter l’exposition qui est ouverte jusqu’au 28 février, et à ne pas hésiter à y laisser des commentaires dans le livre de souvenirs disponible au hall de l’IFC. 

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Visite guidée de l’exposition par Robert Nzaou/Adiac 2- L’un des portraits de la série « Marché Total »/Adiac

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