Électricité à Brazzaville : Louis Kanoha Elenga crie au scandale contre les raccordements sauvages

Mercredi 2 Avril 2014 - 20:28

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Le directeur général de la Société nationale d’électricité (SNE), qui a visité le 29 mars l’érosion de Don Bosco qui menace le pylône 16 de la ligne THT 30 KV dans le 9e arrondissement, Djiri, n’apprécie pas la manière dont certains citoyens sabotent les installations avec des branchements pirates

Dans certains quartiers périphériques de Brazzaville, des personnes se servent de l’électricité de la SNE à leur gré. Le cas le plus patent est celui de Don Bosco où des câbles dénudés jonchent le sol. « Ces branchements ne sont pas faits selon les règles de l’art, tels que le feraient nos services. Ces branchements perturbent notre système, notre réseau. Ils sont parfois à l’origine des incendies de transformateurs. Ces branchements surchargent notre réseau. Ils concernent des usagers que nous ne connaissons pas, [qui] se sont raccordés sans se présenter à la SNE et utilisent gratuitement et de très mauvaise manière l’énergie électrique qui est censée être distribuée aux populations », a regretté le directeur général.

En effet, dans cette partie de la ville capitale, les habitants utilisent gratuitement l’électricité sur un périmètre de plus de 300 mètres. D’après Louis Kanoha Elenga, ces branchements sont faits au vu et au su des chefs de bloc, de quartiers et de zone qui participent eux aussi à la réalisation de ces raccordements pirates qui nuisent au réseau électrique de la SNE. « Nous en appelons à la conscience de tous les citoyens, à la conscience des responsables des quartiers pour que cette pratique cesse. Que celui qui a besoin d’électricité se présente à la SNE, il sera régulièrement enregistré : il paiera les droits exigés, et comme client de la SNE, nous lui ferons un branchement normal. Mais ce genre de branchement n’est pas autorisé », a-t-il souligné.

Concernant les raisons de cette pratique, notamment des prix de branchement excessifs, le directeur général a répondu que cette façon de faire coûtait parfois plus cher que les frais de raccordement à la SNE. « Quand il pleut, les câbles dénudés sont sous l’eau : le mariage entre l’eau et l’électricité n’est pas bon, donc on met en danger la vie des citoyens. S’il y a un mort par électrocution, on va crier au scandale contre la SNE », a-t-il averti.

Quant aux éventuelles sanctions, Louis Kanoha Elenga a indiqué qu’il était difficile de les appliquer dans une zone où la population s’organise en groupe pour créer du désordre.

Habitant le quartier, le président d’honneur de la Mutuelle des riverains de Don Bosco, Félix Mouania, pense que la tâche n’est pas aisée de repérer les fraudeurs qui opèrent souvent la nuit. « Ce que le directeur général a dit est vrai. C’est un bien public, chacun sait ce qu’il fait. Quand nous intervenons, la réponse est claire : vous n’êtes pas de la SNE. On nous traite même de jaloux puisque nous sommes officiellement reconnus. Nous sommes sur la ligne THT, c’est un danger permanent : même devant ma porte, il y a des fils nus, j’ai donné des consignes à ceux qui habitent les parages de ne plus emprunter cette voie lorsqu’il pleut. Nous ne savons pas qui est en situation régulière parce que nous ne sommes pas des agents de la SNE : celui qui fait son branchement ne passe pas par nous », a-t-il expliqué.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Louis Kanoha Elenga (© Adiac).