Environnement : le congrès mondial de l’UICN appelle à sauver la planète

Samedi 4 Septembre 2021 - 13:18

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En amont de la COP26 qui débute à Glasgow, en Ecosse, dans cent jours, Marseille accueille, du 3 au 11septembre, le congrès mondial de l’UICN. Des décisions fortes sont attendues pour renverser la tendance et déployer des solutions.  Le président de la République française, Emmanuel Macron, a présidé la séance d’ouverture de cette rencontre inédite qui veut faire front aux crises jumelles de la biodiversité et du changement climatique.

Le congrès de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est le plus grand événement jamais organisé sur la biodiversité (du 3 au 11 septembre). Il s’agit d’une rencontre historique et décisive pour mettre fin au déclin alarmant de la biodiversité. Plus de cinquante-cinq organismes, plus de cent évènements, 16 000 experts et 1400 membres du GIEC qui rassemble quatre-vingt-dix Etats et de milliers d’ONG appellent à la mobilisation et à l’action sur huit enjeux majeurs mondiaux et nationaux, à savoir les espèces menacées ; les écosystèmes (forêts, océans et littoraux) ; les aires protégées ; les solutions fondées sur la nature pour lutter contre le changement climatique ; la biodiversité en outre-mer ; l’artificialisation des sols ; les alternatives aux pesticides ; la déforestation importée.  Les congressistes ont lancé un appel visant à sauver la nature et le climat, sauver l'avenir de l'Homme sur une planète qu'il a déjà mise à mal.

Les huit enjeux seront déclinés en dix-huit recommandations politiques. Certaines recommandations, dont quatre du Comité français de l’UICN, seront votées lors de l’Assemblée générale des membres au congrès, du 8 au 10 septembre. Les Etats, entreprises et  ONG ont décidé de faire front commun à Marseille face à une catastrophe écologique annoncée. Ils cherchent à trouver des solutions devant une perte de biodiversité et une disparition des ressources naturelles qui s'annonce abyssale. A en croire certains experts de l'ONU, jusqu'à un million d'espèces animales et végétales sont aujourd'hui menacées de disparition, et la nature "décline plus vite que jamais dans l'histoire humaine". Un déclin, souvent qualifié de "sixième extinction de masse", qui met en péril les conditions même de l'existence humaine sur Terre. Comme l’atteste la multiplication de catastrophes liées aux effets du changement climatique, lui aussi causé par l'activité des hommes, tempêtes, inondations, sécheresses, incendies...

L’objectif est de sauver ce qui peut l'être encore et envisager de maintenir l'espoir d'une reconquête. « On a pris conscience du fait que les questions de biodiversité sont liées à nos modes de production et de consommation », a expliqué le directeur de l'Agence française pour le développement (AFD), Rémy Rioux. « Il faudrait entre 750 et 1 000 milliards de dollars chaque année d'investissements positifs pour la nature d'ici à 2030, on estime qu'on est aujourd'hui à 150, dont 80 % d'argent public », a-t-il souligné.

 Evoquant la COP26 sur le climat en novembre à Glasgow, Emmanuel Macron a insisté sur « l'urgence de resynchroniser deux agendas, (...) de faire comprendre à tous que la bataille pour le climat et contre le dérèglement climatique est jumelle de la bataille pour préserver et restaurer la biodiversité. Et que l'une et l'autre se nourrissent ».  Avant de rappeler : "Notre objectif commun est d’inscrire la nature au sommet des priorités internationales - car nos destins sont intrinsèquement liés : planète, climat, nature et communautés humaines". Puis, il a annoncé la tenue en France d'un "One ocean summit" fin 2021 début 2022.

L'UICN a dévoilé, le 4 septembre, la mise à jour de sa « Liste rouge des espèces menacées », baromètre de la destruction de environnement. Elle doit voter une série de motions, notamment une déclaration finale, qui devrait porter sur « la place de la nature dans les plans de relance économique post-covid », « une nouvelle stratégie mondiale de la biodiversité ambitieuse » s’accompagnant d’un « plan d’action mondial pour les espèces », et « la contribution de la nature à la lutte contre le changement climatique », a indiqué  le directeur de l’UICN France, Sébastien Moncorps. Alors que l’hypothèse d’une transmission du virus covid-19 de la faune sauvage à l’homme est centrale pour expliquer l’origine de la pandémie, la question de la santé dans le rapport de l’homme à la nature sera également un point focal. 

Deux fois reporté à cause de l’épidémie covid-19, le congrès mondial de l’UICN s'inscrit dans un cycle de négociations visant à la COP15 biodiversité qui se tiendra en Chine en avril 2022. Lors de cette conférence, la communauté internationale devrait adopter un texte visant à « vivre en harmonie avec la nature » à l'horizon 2050, avec des objectifs intermédiaires pour 2030.

Noël Ndong

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