Opinion
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A haut risqueMardi 24 Novembre 2015 - 11:27 Le moins que l’on puisse dire est que la France, en maintenant le Sommet de Paris sur le climat malgré les attentats qui l’ont meurtrie au plus profond de sa chair, prend délibérément un risque majeur. Certains diront qu’elle ne pouvait agir autrement sans perdre la face et donner aux « fous d’Allah » des raisons d’intensifier leur stratégie barbare. Mais d’autres, dont nous faisons partie, pensent que le risque de voir l’un ou l’autre des cent trente-neuf chefs d’État ou de gouvernement présents au Bourget se faire attaquer par des kamikazes lors de ses déplacements au sein de la Ville lumière est démesuré. Quoi de plus facile, en effet, que de disséminer tout au long des parcours urbains qu’emprunteront ces délégations des hommes, des armes, des objets actionnés de près ou de loin pour tuer ? Nous en avons tous les jours la preuve accablante, la folie humaine n’a pas de limite dès lors qu’elle sert les desseins les plus meurtriers ; elle sait exploiter les faiblesses des services de renseignement, utiliser les techniques de pointe pour atteindre ses buts, organiser dans le secret le plus total les actions les plus folles. Dans un tel contexte et puisque la décision de maintenir contre vents et marées la COP 21 a été prise ni la France, ni les grandes puissances qui l’entourent, ni les très nombreux pays qui ont répondu à son invitation n’ont droit à l’erreur. Dès lors qu’ils prennent le risque d’exposer les plus hautes autorités de la planète aux menaces que profèrent les terroristes, ils doivent réussir ce qu’ils ont manqué à maintes reprises ces vingt dernières années : trouver un accord sur le climat qui ne soit pas de façade, mais qui apaise les angoisses des peuples de la planète. Prendre le risque de réunir à Paris pour débattre sans conclure, pour discourir et gesticuler dans le vide, pour jouer une nouvelle fois devant les caméras du monde entier une mauvaise pièce de théâtre serait la pire des réponses apportées à l’extrémisme qui nous menace tous. S’il est donc un message que le pays hôte, la France, doit délivrer dès maintenant à ses partenaires et tout particulièrement à ceux que son président, François Hollande, rencontre présentement, c’est bien celui-là.
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