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Iceberg

Mardi 26 Août 2014 - 17:23

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Il y a la partie émergée de l’iceberg – la crise gouvernementale que provoquent en France les propos de l’ex-ministre français de l’Économie relayés ce week-end par le quotidien Le Monde – et puis, il y a la partie immergée de cette même crise qui, pour l’instant du moins, ne soulève guère de commentaires. La première confirme que la France s’enfonce dans un désordre politique qui pourrait déboucher sur la dissolution de l’Assemblée nationale, voire même sur la démission du président François Hollande. La seconde, autrement plus importante, traduit le malaise qui grandit de jour en jour au sein de la vieille Europe et qui risque de provoquer l’implosion de l’Union qu’elle eut tant de mal à édifier.

Expliquons-nous. En réponse à la première question qui lui était posée par les journalistes du Monde sur la situation économique de la France, Arnaud Montebourg a mis directement l’Europe en accusation. Que l’on en juge par ces trois formules : « La récession menace en Europe pendant que la croissance monte partout ailleurs dans le monde », « Dans un contexte de reprise, le seul ilot kafkaïen est la zone euro où les leaders des pays membres s’obstinent à mener des politiques qui bloquent la croissance et qui empêchent le chômage de baisser, « L’Europe est en train de se mettre dans une impasse à cause de choix de politiques économiques qui s’apparentent à un accident industriel majeur de l’histoire économique contemporaine ».

Le diagnostic que pose l’ex-ministre est juste. Mais il serait plus crédible si, au lieu de parler simplement d’une relance de l’économie européenne par l’investissement et la consommation intérieure, Arnaud Montebourg proposait de fonder cette relance sur la construction de relations équilibrées et constructives avec les pays du tiers-monde sur lesquels l’Europe a bâti sa fortune présente. En contribuant à l’essor de l’Afrique, le Vieux continent non seulement réparerait, en effet, les crimes qu’il a commis dans les siècles antérieurs, mais encore ouvrirait à ses entreprises des marchés en pleine émergence, réduirait l’impact négatif de l’immigration sauvage sur ses propres territoires, participerait à une hausse généralisée des niveaux de vie dont il tirerait lui-même de multiples avantages.

Ces idées, exprimées en termes diplomatiques par notre président, Denis Sassou N’Guesso, se trouvaient au cœur du  Sommet Afrique-Europe qui s’est tenu récemment à Bruxelles. Mais, à ce jour, aucune n’a été concrétisée et la France, comme ses partenaires européens, s’enfonce dans le marasme et la déprime. À quand donc le réveil ?

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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