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La construction des infrastructures routières, un programme à multiples objectifs

Vendredi 22 Janvier 2021 - 9:44

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Les experts dans le domaine soutiennent que les infrastructures sont une composante fondamentale du développement humain. C’est sans doute, pour l’avoir compris que le Congo a lancé, depuis quelques années, un vaste programme de construction des infrastructures routières modernes. Celui-ci devrait lui permettre de renforcer son ôle de pays de transit dans la sous-région.

Ce programme a consisté, dans un premier temps, au désenclavement de l’arrière-pays, en maillant l’ensemble du territoire national d’infrastructures publiques nécessaires à la circulation des biens et des personnes. De nombreux ouvrages ont été construits, en 1982, dans le cadre du plan quinquennal. Mais, ils se sont abimés, pour la plupart, pendant la période de conflits. Ainsi, au début des années 2000, le Congo accusait un déficit évident en infrastructures de transport, les routes et les ponts de franchissement, notamment.

Un véritable recul après tant d’efforts consentis lors du premier plan quinquennal.
Tel Sisyphe et son rocher, le gouvernement, a été obligé de remettre le métier sur l’ouvrage. Un énième programme de construction des infrastructures routières, comme un des piliers de sa stratégie de développement, a été élaboré. Ce programme, qu’il a voulu ambitieux, ne concerne pas seulement des ouvrages d’intérêt national, mais également et surtout ceux de portée sous régionale, en prévision de l’intégration des grands sous-ensembles régionaux sur le continent. Situé au centre du bassin du Congo, le pays peut jouer un rôle important, grâce à son ouverture stratégique sur l’océan atlantique et à son port en eau profonde.

Depuis 2002, plusieurs routes bitumées ont été réhabilitées ou construites, à l’instar de la route nationale N°1 (Brazzaville-Pointe-Noire), mise en service en 2016. Une infrastructure au cœur du maillage routier du pays, elle poursuit un double objectif : relier la côte atlantique à l’extrême nord et, partant, désenclaver l’ensemble des départements du pays. Ainsi, le Congo renforce sa position de carrefour de transit en Afrique centrale.

C’est à partir de cette route que se développe les corridors régionaux et des routes d’intégration. Lesquelles sont, en réalité, des couloirs économiques qui se forment progressivement, reliant les infrastructures commerciales aux zones de production. Plus tard, elles seront connectées aux espaces de transformation que seront les zones économiques spéciales nationales ou régionales.

Ainsi, vers le Cameroun, le corridor Brazzaville-Yaoundé, réduit déjà considérablement les temps de transport de marchandises entre les deux pays. Toutefois, il faudra compter avec le reprofilage, en cours, de la route nationale N°2, complètement détériorée, pour juger de son importance.

Vers le Gabon, deux routes bitumées, l’une reliant Obouya-Mbié à la frontière du Gabon, inaugurée en 2014 et l’autre, dont les travaux sont en voie d’achèvement, va relier Dolisie à Ndéndé au Gabon. Au vu de l’avancement des travaux, ce corridor pourrait entrer en service dans un avenir très proche.

Vers la République démocratique du Congo, le pont route-rail qui enjambera le fleuve Congo, sera un maillon essentiel des deux corridors transafricains : Pointe-Noire-Mombassa et Tripoli-Le Cap. Cette infrastructure, une fois construite, achèvera de favoriser la fluidité des échanges entre le nord et le sud du continent.

Enfin vers la République Centrafricaine, le corridor 13 prévoit une route entre Brazzaville et Bangui, jusqu’à N’Djamena.
En construisant, notamment, des infrastructures routières sur l’ensemble du territoire, le Congo ne vise pas seulement la modernisation du pays et les meilleures conditions de vie de la population ; il se positionne comme une plateforme d’exportation et de réexportation pour les investisseurs qui visent les marchés de l’Afrique centrale. Reste que le civisme des usagers demeure un atout majeur pour leur conservation.

Valentin Oko

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Édition Quotidienne (DB)

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