Publication : "Comment la fiscalité peut-elle contribuer à la monétarisation d’une économie ?"

Jeudi 2 Juillet 2015 - 13:15

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 La problématique a nourri la réflexion et orienté les recherches du Professeur Antoine Ngakosso, par ailleurs directeur général des Impôts et des domaines. Résultat : un ouvrage du même titre, sorti en juin aux éditions Publibook et présenté le 30 juin à Brazzaville lors d’une cérémonie de dédicace.

Mardi dès 14 heures, la salle de conférence de la préfecture de Brazzaville était déjà comble. Universitaires, étudiants, cadres de l'administration publique et des entreprises privées avaient pris place au point où les retardataires avaient du mal à se placer. Une heure plus tard, le présidium affichait complet : trois professeurs étaient là, face à l'assistance. C'est le professeur Mukala Kadima Njuji de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'université Marien- Ngouabi qui ouvre le bal en tant que modérateur. Au centre de ses propos : la présentation du professeur Pierre Kopp de la Sorbonne, ancien encadreur d'Antoine Ngakosso, dont le rôle ce jour-là est de porter un regard critique sur l'ouvrage paru.

Et il l'a fait en spécialiste de la matière, recourant à des images et anecdotes, décodant  pour le public peu instruit à la science économique des concepts tels "fiscalité", monétarisation", etc. Un "exercice de déblayage", dira-t-on qui a permis à l'auteur du livre d'aborder sereinement un auditoire "préparé" et donc réceptif.

Les quarante pages de cet ouvrage sont articulées sur trois points. Le premier est méthodologique et conceptuel. L’auteur se pose la question de savoir pourquoi la monétarisation et comment sortir de l’économie informelle. Le  second point porte sur le bénéfice de la monétarisation, les avantages que l'on peut tirer au nombre desquels la transparence dont on glose à l'envie en ces temps où des phénomènes comme le blanchiment d'argent contribue à asseoir le terrorisme dans certains pays.

Dans cet ouvrage, Antoine Ngakosso met également  l’accent sur la croissance économique qui devrait se faire par l’émergence d’une classe moyenne. Il s'agit d'intéresser la majorité de la population à se "formaliser", à sortir des vieux schémas qui caractérisent les transactions. En clair, la bancarisation est un pas certes, mais il faut aller vers la monétarisation. « Au congo, la monétarisation désigne la quasi manipulation des billets et de la monnaie. Je ne voulais pas que cet ouvrage soit très technique. Ma préoccupation est de permettre à un large public de le comprendre afin de changer de comportement », explique l’auteur. L'assistance a compris ce plaidoyer de celui qui depuis environ cinq ans pilote une structure stratégique pour l'émergence du pays : les impôts. Au Congo, dit l'auteur, le secteur informel joue un rôle clé même si son impact sur le PIB est insignifiant : 0,8% des recettes fiscales. "J'ai passé mon temps à dialoguer avec ces acteurs et à les convaincre à adhérer au circuit formel, c'était peine perdue au point que j'ai dû renoncer", avoue l'auteur. A-t-il vraiment renoncé ?

En publiant ce énième ouvrage, Antoine Ngakosso n'a qu'un souci : contribuer à changer la donne dans son pays, en sa double casquette de haut fonctionnaire (donc de décideur) et de chercheur avec la force de proposition qu'on reconnaît à cette catégorie d'individus. À propos des propositions, le livre d'Antoine Ngakosso n'en manque pas. Il a plaidé pour la création des Centres de gestion agréés, des espèces de laboratoires qui mettront face à face des experts, des chefs d'entreprises et des porteurs de projets.

Au total, deux heures et demi d'échanges, dix intervenants, de nombreux passionnés qui, sur place, n'ont pas hésité à débourser 4000 FCfa pour s'offrir ledit ouvrage.

Antoine Ngakosso est professeur agrégé en science économique, enseignant à l’Université Marien-Ngouabi et spécialiste en politique économique. Il est le directeur général des impôts et des domaines du Congo, avec, pour initiatives entre autres, la foire fiscale pour faire comprendre aux citoyens la nécessité de payer l'impôt.

Hermione Désirée Ngoma

Légendes et crédits photo : 

1- Antoine Gakosso.

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