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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) (7) 1971

Jeudi 25 Février 2016 - 14:43

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Entre complots, décès et grèves, la vie au Congo, en cette année 1971, n’est pas un long fleuve tranquille. C’est ainsi que la Cour révolutionnaire de justice rend son verdict dans l’« affaire Mberi », le 14 mai 1971. Mberi Martin, Grégoire Mouberi, Samuel Mbama, Samuel Bonkele, Moungounga-Nkombo, Jean-Baptiste Mikolo, Moïse Loundou et  Jean Talantsi sont accusés d’avoir propagé de fausses informations à caractère politique, d’avoir participé à des groupements susceptibles de nuire à la sécurité intérieure de l’État et d’avoir confectionné et diffusé des tracts incitant la population à la révolte. Mbama, Bonkele, Moungounga et Mouberi ont été relaxés. Ont écopé de peine d’emprisonnement ferme : Mbani (2ans) et Mikolo (1 an). Trois ont été condamnés à des peines assorties de sursis : Mberi (5 ans), Talantsi (3 ans) et Loundou  (2 ans).  Les temps ont changé. Aujourd’hui, pour des prétextes fallacieux, n’importe qui est capable d’inciter les populations à la désobéissance civile, sans frais. La démocratie, dit-on, permet de justifier l’injustifiable.

Mgr Théophile Mbemba est décédé à l’Hôpital général de Brazzaville, le 14 juin 1971, à l’aube. Né le 6 mai 1917 au petit village de Mpiaka (Mfilou), Mgr Bemba est le fils de Joseph Bounkazi et de Marie Malounga. Il est admis au Petit séminaire en 1930. En 1934, il est envoyé à Akono, au Cameroun, pour y poursuivre ses études secondaires. En 1936, il est admis au Grand séminaire de Yaoundé. Ses études de théologie le conduisent à Libreville de 1939 à 1945. Il est ordonné prêtre le 9 juin 1946. Il enseigne au Petit séminaire de Mbamou au cours de l’année 1946-1947. De 1947 à 1949, il est vicaire à Linzolo. Mgr Mbemba est ensuite affecté à la mission de Voka. Il y reste jusqu’en 1956. C’est cette année-là que Mgr Bernard lui confie la charge de curé de Notre-Dame de Bacongo. En 1958, il est nommé doyen des paroisses de la sous-préfecture de Brazzaville. Il devient vicaire général du diocèse en 1960. Un an après, le 3 décembre 1961, il est nommé évêque et coadjuteur de l’Archevêque de Brazzaville. Au cours d’une cérémonie grandiose au stade Félix Eboué, le premier évêque congolais est sacré par Mgr Bernard, en compagnie de Mgr Mongo (Douala) et Nzita (Matadi). Le 24 juin 1964, il est nommé archevêque de Brazzaville, suite à la démission de Mgr Bernard. Il est solennellement intronisé par le délégué apostolique, Mgr Belotti, le 7 février 1965. Quelques temps après, il prend part au Concile Vatican II organisé par le Pape Paul VI.

Mgr Mbemba repose dans la cathédrale Sacré-Cœur. Il a été fait commandeur du Mérite congolais, au nom du président Marien Ngouabi, par Aloys Moudileno-Massengo, garde des sceaux, ministre de la Justice et de l’Information,

Décès à Brazzaville, le 22 octobre 1971, de Lheyet-Gaboka, homme de lettres, enseignant et ancien parlementaire. Ses obsèques ont lieu au cimetière du centre-ville à Brazzaville. Lheyet-Gaboka collabore de 1950 à 1959 à la Revue Liaison, organe des cercles culturels de l’Aef (Afrique équatoriale française). Il compte à son actif quelques recueils de poèmes. L’Ecole officielle de Ouenzé porte son nom.

Le 15 novembre 1971, les élèves déclenchent une grève. Motif : manque d’organisation dans le démarrage de l’année scolaire, manque de locaux et d’instruments de travail, retard dans l’ouverture des internats, insuffisance des professeurs. Mais on soupçonne que cette grève est soutenue par quelques dirigeants jouant un double jeu. Ce qui amène le chef de l’Etat à faire une déclaration le 23 novembre, dans laquelle il dénonce l’existence de plusieurs « écoles » au sein du Parti congolais du travail. Marien Ngouabi préconise la « révision des mandats ». « Tous ceux, dit-il, qui se sont hissés très haut doivent redescendre ». Double jeu. Il n’y a rien de nouveau sous le ciel politique congolais. Le double jeu est, à n’en point douter, la gangrène de la politique congolaise, faite par des hommes habitués à louvoyer. Les débats sur le référendum constitutionnel de l’année dernière sont là pour le prouver.   Double jeu aussi des transfuges qui passent du pouvoir à l’opposition, sans se démonter.

Création de l’université de Brazzaville (anciennement Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville - Cesb) par ordonnance n°29/71 du 4 décembre 1971. La Fondation de l’enseignement supérieur en Afrique centrale, dont dépendait le Cesb, a vécu.

        

MFUMU

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