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Retour à la case départ

Samedi 31 Juillet 2021 - 18:48

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Tout indique aujourd’hui que la COP 26, autrement dit la vingt-sixième Conférence sur le climat, verra se rebattre les cartes sur l’échiquier mondial où se joue pour une large part le destin de l’humanité. Réunis au mois de novembre à Glasgow, capitale de l’Ecosse, les chefs d’Etat et de gouvernement vont devoir, en effet, tirer les leçons des drames climatiques en série qui ne cessent de s’accélérer : hausse continue des températures, aggravation des émissions de gaz à effet de serre, fonte accélérée des neiges sur les pôles et les glaciers, élévation du niveau des océans, montée brutale de la sécheresse dans des régions entières, multiplication des incendies dans les zones habitées, accélération de la déforestation qui elle-même contribue à détériorer fortement l’air que nous respirons. Autant de drames, si l’homme ne parvient pas à les prévenir dans les années à venir, qui provoqueront sinon sa disparition, du moins une série de tragédies dont ce qui se passe actuellement à Madagascar, où la famine frappe une partie de la population, donne une idée précise.

 

La situation climatique présente ayant au moins l’avantage d’ouvrir enfin les yeux des puissants de ce monde sur l’ampleur des dégâts que causent et causeront de plus en plus leur surindustrialisation et leur sur-urbanisation, la Conférence de Glasgow pourrait déboucher sur une série de décisions collectives qui elles-mêmes permettront de prévenir le pire. Mais ceci ne sera possible que si les pays du Tiers monde, qui ne sont pour rien ou presque dans le dérèglement climatique, font entendre leur voix avec force et disent clairement aux nations riches de la planète que leurs excès menacent désormais la survie de l’humanité tout entière. D’où la nécessité de taper fort sur la table internationale avant même que débutent les échanges de Glasgow en rappelant aux intéressés qu’une partie de la richesse accumulée depuis le début de l’ère industrielle par les pays de l’hémisphère nord doit maintenant être consacrée à la lutte contre le dérèglement climatique et pour la protection de l’environnement.

 

Dans ce contexte, écrivons sans l’ombre d’un doute que les institutions comme le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, créé à Oyo il y a quatre ans à l’initiative du Congo, peuvent et doivent jouer un rôle important dans cette prise de conscience. Placé au cœur d’un espace géographique qui devient le premier poumon de la planète en raison de la déforestation qui dévaste le gigantesque Bassin de l’Amazone, ce fonds est d’autant mieux placé sur ce terrain éminemment politique qu’il est soutenu par des organisations de la société civile telles que la Brazzaville Foundation dont le siège est à Londres, capitale du Royaume-Uni, et qui compte dans ses rangs de hautes personnalités européennes. Il est parfaitement armé pour convaincre les dirigeants qui seront présents à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre prochains de revenir à la case départ de la lutte contre le dérèglement climatique dont les bases furent posées à Berlin, capitale de l’Allemagne réunifiée, lors de la première COP, du 28 mars au 7 avril 1995.

 

Revenir à la case départ, c’est-à-dire définir de façon claire les responsabilités des grandes puissances industrielles et les amener à consacrer une partie significative de leurs gigantesques richesses à la protection de la nature. Contraindre aussi les richissimes propriétaires de grandes compagnies mondiales tels que Jeff Bezos (Amazon), Elon Musk (Tesla) ou Richard Branson (Virgin) à contribuer financièrement à la lutte contre le dérèglement climatique au lieu de dilapider des sommes faramineuses pour leur visite dans l’espace proche de la Terre.

Jean-Paul Pigasse

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