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Succession

Jeudi 28 Mars 2019 - 11:46

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Ce qui se passe actuellement en Algérie, où le départ du président Abdelaziz Bouteflika est désormais acquis comme le prouve la position adoptée ces dernières heures par les plus hautes autorités de l’armée, mérite bien évidemment une attention particulière. Conduit jusqu’à présent dans un calme remarquable puisqu’il n’a été émaillé d’aucun débordement qui mette en péril l’unité de ce grand pays, ce mouvement historique n’en est effectivement qu’à ses débuts.

S’il se poursuit comme il a commencé, avec une mobilisation pacifique de la société civile qui démontre sa maturité, il servira de modèle aux nombreux autres pays sur le continent qui se trouvent confrontés au problème infiniment délicat de la transmission du pouvoir aux nouvelles générations. Mais si, pour une raison ou pour une autre, il dérape et génère des troubles sur toute l’étendue du territoire, c’est l’Afrique du nord dans son ensemble qui sera déstabilisée. D’où l’attention extrême qu’il convient d’apporter dès maintenant à la suite des événements.

Alors, en effet, que la Libye n’a toujours pas réussi à résoudre les problèmes internes nés de l’assassinat de son « Guide », Mouammar Kadhafi, que l’immense région du Sahel subit toujours durement les effets de l’erreur historique ainsi commise par les puissances occidentales et que les trafics en tous genres prolifèrent grâce à ce meurtre sur toute l’étendue du Sahara, la déstabilisation de l’Algérie porterait à coup sûr un coup fatal à l’émergence de cette partie du monde. Fait plus grave encore, elle mettrait sans doute en péril les pays comme la Tunisie et le Maroc qui ont su jusqu’à présent se protéger contre les démons de l’extrémisme.

Mieux vaut donc ne pas se faire d’illusion : ce qui se passera à Alger dans les jours et les semaines à venir aura des effets considérables sur toute l’étendue de l’immense zone géographique qui s’étend de la Méditerranée à l’Afrique centrale et de l’Océan Atlantique à la Mer Rouge. D’où la nécessité pour les dirigeants de la vingtaine d’Etats concernés de se mobiliser dès à présent afin d’accompagner les Algériens dans la mutation politique qui se prépare chez eux. L’Histoire est là, en effet, pour démontrer de façon irréfutable qu’il vaut mieux prévenir que guérir, autrement dit qu’il n’est jamais trop tôt pour agir en faveur de la paix.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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